« Nous nous sommes tous·tes dit en riant : “Ce chat nous a sauvé·es.” »
Actuellement exposé au Festival Photo de La Gacilly, Yasuyoshi Chiba – chef des photographes de l’Afrique de l’Est et de l’océan Indien pour l’AFP – documente, d’un regard profondément humain, les évènements de notre monde en mouvement. Pour Fisheye, il revient sur une de ses images au ton léger, et aux poils doux…
« C’était le 19 juin 2016, deux mois avant les Jeux olympiques de Rio, j’attendais devant le stade Maracana, qui allait accueillir des matchs de football. Dans le cadre des préparatifs intenses des JO, je devais capturer les manœuvres de sécurité pour le transfert des athlètes. Le motard de mon image s’est arrêté pour demander aux photojournalistes présent·es ce qui se passait au bord de la route. Cette image attire l’attention, car elle montre une situation inhabituelle : un chat assis sur une moto. Le motard nous a dit qu’il s’agissait de son chat, un mâle de 12 ans nommé Chiquinho, et qu’il adorait monter à moto. Nous pensions au départ qu’il s’agissait d’un animal en peluche. C’est pourquoi nous avons tous·tes été surpris·es et avons commencé à le photographier. Cette photographie fait aussi un pied de nez à la situation dans laquelle nous nous trouvions, la mission qui nous était confiée n’était pas vraiment passionnante à couvrir. En effet, nous n’avons vu que des bus entrer par la porte du stade Maracana. Après avoir entouré la moto et photographié brièvement le chat, nous nous sommes tous·tes dit en riant : “Ce chat nous a sauvé·es”, car il nous a permis de prendre la photo du jour. Elle tient lieu d’exemple du travail de photographe de presse, qui consiste à témoigner du monde, dans tout ce qu’il s’y passe, y compris les chats motards. »