« Par cet acte de réimagination, l’image devient à la fois un hommage à ce général mythique et une exploration profondément personnelle de l’identité, créant un pont entre le passé et le présent. »
Cette semaine, plongée dans l’œil de Yshao Lin. Avec son projet When They Ring Those Golden Bells, il explore sa terre natale, Hujiang une île isolée, proche de la frontière chinoise, qui s’est vidée de nombreux·ses de ses habitant·es – dont ses parents, puis lui à l’âge de 14 ans – en raison de la politique de l’enfant unique et de la modernisation de masse du pays.
Revenant à ses origines, Yshao Lin compose une série sur sa recherche identitaire et sa volonté de réunir le passé de son peuple avec les changements considérables de la Chine d’aujourd’hui. Pour Fisheye, il dévoile les dessous de cette photographie qui semble figée dans une époque lointaine.
« Cette image fait partie de mon projet en cours When They Ring Those Golden Bells, une série documentaire qui tisse des liens entre l’histoire, la migration, l’exode rural et l’identité personnelle en prenant comme point d’ancrage ma ville natale, Hujiang, en Chine. Cette photographie en particulier est un autoportrait où j’incarne mon héros historique favori, Zhao Yun (168 – 228/229), un général légendaire de l’époque des Trois Royaumes, réputé pour son courage, sa loyauté et son sens inébranlable du devoir (après l’abdication du dernier empereur Han, la Chine entre dans une période de division connue sous le nom de “Trois Royaumes”, ceux de Wei, de Wu et de Shu. Dans les années 220, ils se disputent la succession du pouvoir et leurs chefs s’autoproclament empereurs. Entre 265 et 280, le clan Sima s’impose, évinçant les Trois Royaumes, et fonde la dynastie Jin, mettant fin à ce temps d’instabilité, ndlr). »
Symbole de résilience
« En endossant le rôle de Zhao Yun, j’ai cherché à me rapprocher d’un personnage qui symbolise la résilience et l’honneur que j’admire, tout en réfléchissant à la manière dont ces valeurs se connectent avec mon propre parcours de découverte de soi et d’appartenance. Par cet acte de réimagination, l’image devient à la fois un hommage à ce général mythique et une exploration profondément personnelle de l’identité, créant un pont entre le passé et le présent d’une façon qui résonne avec les thématiques de ce travail. »