De nature hallucinatoire

14 janvier 2020   •  
Écrit par Lou Tsatsas
De nature hallucinatoire

Documentant la relation entre l’homme et la nature, le duo de photographe Synchrodogs réalise des images hallucinées, inspirées par leurs rêves et notre planète.

Roman Noven et Tania Shcheglova forment, depuis 2008, le duo de photographes ukrainien Synchrodogs. Une alliance qui leur a toujours semblé nécessaire. « Lorsqu’on possède une fibre artistique, il est impossible de résister au désir de s’exprimer librement. Nous avons tout simplement choisi la voie qui s’imposait à nous », expliquent-ils. Depuis leur début, les deux artistes réalisent des projets personnels en parallèle de commandes pour la mode, et ne cessent de développer leur propre identité. « Notre travail est une exploration intime de la planète Terre, de la nature », précisent-ils.

Un thème qui a accompagné leur progression, durant douze ans, résistant aux transformations créatives, à leur évolution et à leur envie de renouveau. « Avec le temps, nous sommes devenus plus engagés. Nos productions sont également davantage planifiées, prenant la forme d’un véritable shooting, et non d’un documentaire en pleine nature, comme à nos débuts », commentent les artistes. Une connaissance du médium leur permettant de souligner leurs convictions écologiques, d’expérimenter ou même de s’immerger dans un surréalisme maîtrisé.

© Synchrodogs© Synchrodogs

La trace laissée par un songe

« Depuis dix ans, nous avons développé une certaine technique de méditation nocturne. Nous essayons de documenter le passage du sommeil à l’éveil. Nous nous réveillons souvent au milieu de la nuit, pour prendre des notes de nos rêves afin de les reproduire en image plus tard ».

Inspirés par la phase d’endormissement, durant laquelle certaines personnes peuvent être sujets à des hallucinations, les photographes tentent de figer, grâce à leur boîtier, la trace laissée par un songe. Un travail qui les porte jusqu’aux limites du réel, et révèle un goût pour l’abstraction.

Nature et corps fusionnent au cœur de l’œuvre de Synchrodogs. « Nous traitons de l’interdépendance entre ces deux entités, et du besoin d’un retour à la nature, d’une exploration du monde sauvage, plus grand et plus important que nos métropoles », affirment-ils. Pourtant, leur présence, fantomatique ou incongrue, contraste avec leur environnement. « Celui-ci est au cœur de notre création, notre intention est toujours de rendre l’Homme étrange, de le faire apparaître comme un être vivant qui n’existe que grâce à la Terre », ajoutent-ils. Dans ce monde illusoire, d’étranges fabriques ornent les arbres, les paysages. La peau nue des modèles n’apparaît pas sensuelle, mais plutôt vulnérable. Elle définit les formes des corps et se laisse ensevelir sous différentes matières – naturelles comme artificielles. Devenus simples sujets, les hommes cessent d’être prédateurs et se fondent dans les éléments, ne faisant qu’un avec la planète. Un univers hallucinatoire porteur d’espoir et de créativité.

© Synchrodogs© Synchrodogs

© Synchrodogs

© Synchrodogs© Synchrodogs
© Synchrodogs© Synchrodogs

© Synchrodogs

© Synchrodogs© Synchrodogs
© Synchrodogs© Synchrodogs

© Synchrodogs

© Synchrodogs

Explorez
Le passé artificiel de Stefanie Moshammer
© Stefanie Moshammer
Le passé artificiel de Stefanie Moshammer
Les images de Stefanie Moshammer s’inspirent d’expériences personnelles et de phénomènes sociaux, à la recherche d’un équilibre entre...
27 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Avec Unique, le Hangar joue la carte du singulier pluriel
© Douglas Mandry, Retardant Panels (2023)
Avec Unique, le Hangar joue la carte du singulier pluriel
La nouvelle exposition du Hangar, à Bruxelles, met en lumière une vingtaine d’artistes qui ont choisi de transformer leurs photographies...
24 avril 2024   •  
Écrit par Eric Karsenty
La sélection Instagram #451 : la vie simple
© Melissa Alcena / Instagram
La sélection Instagram #451 : la vie simple
De la photographie de paysage à la nature morte en passant par l'autoportrait, notre sélection Instagram de la semaine est une ode...
23 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Ces corps qui nous traversent : réparer notre relation au vivant
© Chloé Milos Azzopardi
Ces corps qui nous traversent : réparer notre relation au vivant
Du 6 au 28 avril, Maison Sœur accueille Ces corps qui nous traversent, une exposition qui nous inivite à repenser notre rapport au vivant.
19 avril 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Le passé artificiel de Stefanie Moshammer
© Stefanie Moshammer
Le passé artificiel de Stefanie Moshammer
Les images de Stefanie Moshammer s’inspirent d’expériences personnelles et de phénomènes sociaux, à la recherche d’un équilibre entre...
27 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Instax mini 99 : les couleurs instantanées d’Aliocha Boi et Christopher Barraja 
© Christopher Barraja
Instax mini 99 : les couleurs instantanées d’Aliocha Boi et Christopher Barraja 
La photographie analogique ne cesse de séduire un large public. Pour Fujifilm, Aliocha Boi et Christopher Barraja s’emparent de l’Instax...
26 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
© Isabelle Vaillant
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
Jusqu’au 19 mai 2024, la photographe Isabelle Vaillant investit L’Enfant Sauvage, à Bruxelles, en proposant une exposition rétrospective....
26 avril 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Hailun Ma, pour l'amour du Xinjiang
© Hailun Ma, Kashi Youth (2023) / Courtesy of the artist, Gaotai Gallery and PHOTOFAIRS Shanghai (25-28 avril, Shanghai Exhibition Centre)
Hailun Ma, pour l’amour du Xinjiang
Que savons-nous de la vie des jeunes de la province du Xinjiang, en Chine ? Probablement pas grand-chose. C’est justement dans une...
26 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill