Contraction entre sell (“vendre” en anglais) et selfie, Sellfie propose à la vente, comme son nom l’indique, des autoportraits publiés sur Instagram. Le site explore le réseau social à travers le hashtag dédié à son petit commerce, #selfie, puis met en ligne les images récupérées pour la modique somme de 150 dollars (soit 134 euros).
L’interface de la plateforme fonctionne comme une galerie où l’utilisateur peut faire défiler une série de selfies d’inconnus. Chaque photographie est vendue en exemplaire unique et disparaît du site une fois achetée.
Damjan Pita est l’un des développeurs de ce business éthiquement contestable. Basé à New York, il est directeur artistique spécialisé dans le digital et fait partie d’un collectif baptisé Do Something Good (traduction: “faire quelque chose de bien”).
Flou législatif
La démarche semble largement inspirée par le photographe Richard Prince qui faisait scandale en mai dernier en exposant une série de photos volées sur Instagram qu’il vendait 90 000 dollars pièces. Ce-dernier arguait pour se défendre qu’il s’agissait “d’appropriation d’art” et de “transformation” (il ajoutait ses propres commentaires aux posts Instagram qu’il avait exposés).
Ce qui est considéré selon la jurisprudence américaine comme un “usage acceptable” (fair use), selon un ensemble de lois qui apportent des limitations ou des exceptions aux droits exclusifs de l’auteur sur son œuvre. Or d’après un spécialiste interrogé par le Huffington Post, les impressions vendues par Sellfie ne sont pas suffisamment “transformées” pour être considérées par la loi comme un “usage acceptable”.
Au-delà de ces questionnements légaux, l’initiative de Do Something Good souligne la force du selfie qui semble de plus en plus s’imposer aujourd’hui comme une forme artistique à part entière du digital. Cité par le Huffington Post, Damjan Pita considère que “le selfie est comme le miroir de notre époque”.
(via Petapixel et Huffington Post)