Chaque mois, découvrez, sur l’édition 2.0 du site Elles x Paris Photo deux nouvelles interviews – l’une écrite, l’autre vidéo. Focus, aujourd’hui, sur l’artiste espagnole Almudena Romero, et son œuvre, nourrie par le monde végétal.
En novembre 2020, Paris Photo et le ministère de la Culture, en association avec Fisheye Magazine, lançaient un site web dédié à Elles x Paris Photo – un parcours physique et numérique mettant en avant les artistes féminines présentes au cœur de la foire. Une manière de leur donner la parole, à travers des interviews écrites et vidéo. Depuis le lancement de l’édition 2.0, en mars dernier, Valérie Belin, Laia Abril, Jun Ahn, Alison Rossiter, Judith Joy Ross, Cig Harvey, Barbara Probst, Malala Andrialavidrazana et Maryam Firuzi se sont succédé. Lumière, aujourd’hui, sur Almudena Romero, artiste visuelle qui, en utilisant des techniques atypiques, repousse les limites du monde photographique, tout en interrogeant notre rapport à la nature.
Née à Madrid en 1986, Almudena Romero développe un travail atypique, s’éloignant de la photographie dite « traditionnelle ». Fascinée par le monde végétal, elle s’inspire notamment du changement annuel de la pigmentation des plantes, utilise la production de chlorophylle, et imprime littéralement ses images sur des feuilles. « Si l’on pense à la photographie au-delà des prismes de l’argentique ou du numérique, on gagne en pluralité des formes et des espaces où elle peut exister, et cela ouvre la porte à des processus respectueux de l’environnement », précise-t-elle.
Engagée, la créatrice prend pour modèle la diversité et la complexité du monde naturel pour interroger notre manière de penser, et dénoncer certaines injonctions sociétales. « Dans Offspring, j’utilise par exemple la stratégie de reproduction sélective des plantes pour exprimer mes opinions sur la maternité (…) Les plantes se reproduisent en fonction du contexte – de la même manière, je n’ai pas envie d’être mère à cause de la crise environnementale que nous vivons », confie-t-elle. Pour Almudena Romero, le regard de femme est moins important que le regard féministe. S’affranchissant d’une quelconque notion de genre, elle construit, à travers ses images conceptuelles, un dialogue passionnant, et invite le public à se questionner : « Nous devrions utiliser les étiquettes “artistes non engagés”, “artistes non féministes”, et commencer à assumer que la norme, c’est être féministe, et que le radical, c’est de ne pas l’être ! », conclut-elle.
Un entretien à découvrir sur le site Elles X Paris Photo.
© Almudena Romero