Eugène Atget sur Flickr

22 juillet 2015   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Eugène Atget sur Flickr
Le plus ancien musée photographique au monde, la George Eastman House, vient de publier sur Flickr une sélection de photographies d’Eugène Atget. Une opération pour célébrer le premier anniversaire du musée sur le projet “The Commons” de la plateforme.

Que savons-nous de Paris ? Si au détour de chaque rue, l’atmosphère est imprégnée d’Histoire, la ville a une mémoire cachée de nous. Car la capitale a jadis été une ville au charme pittoresque – charme dont il ne demeure plus que quelques lieux emblématiques. Cette mémoire est photographique et c’est Eugène Atget qui a entrepris de l’immortaliser. Et une partie de ses archives est aujourd’hui disponible sur Flickr.

Le musée George Eastman House vient d’y créer un album de 97 photos, pour marquer le coup du 1er anniversaire de sa participation au projet “The Commons“. Il s’agit d’un groupe qui a pour but de partager “les trésors cachés des photographies d’archive publiques du monde entier” et qui rassemble plusieurs institutions culturelles.

Au Port Salut, cabaret Rue des Fosses St. Jacques, 1903, © Eugène Atget / George Eastman House
Au Port Salut, cabaret Rue des Fosses St. Jacques, 1903, © Eugène Atget / George Eastman House

Vers 1897, alors que la Commission du Vieux Paris vient d’être créée, Eugène Atget entreprend de photographier tous les quartiers de Paris voués à disparaître. Idem pour les métiers d’artisanats condamnés par le développement des grands magasins.  Plus tard, il vend ses clichés à différents organismes, comme le Musée Carnavalet ou la Bibliothèque historique de la ville de Paris.

Marchand d'abat-jour, rue Lepic, 1899-1900, © Eugène Atget / George Eastman House
Marchand d’abat-jour, rue Lepic, 1899-1900, © Eugène Atget / George Eastman House

La particularité des clichés d’Atget est qu’ils ont tous été pris à l’aube. Le photographe disposait d’un objectif à ouverture lente. Il était donc contraint de travailler lorsque les rues parisiennes étaient vides.

Cour du Dragon, 1913, © Eugène Atget / George Eastman House
Cour du Dragon, 1913, © Eugène Atget / George Eastman House
Au Bon Marché, 1926-27, © Eugène Atget / George Eastman House
Au Bon Marché, 1926-27, © Eugène Atget / George Eastman House

Il immortalise aussi les parcs, les monuments, les rues pittoresques… En 1910, il entame un travail d’édition et de classification important, en répartissant l’ensemble de ses images dans des albums classés en séries. Si bien qu’à la fin de sa vie, le photographe estime qu’il est parvenu à couvrir l’ensemble du Vieux Paris à travers son vaste travail documentaire.

Parc de Saint-Cloud, 1915-19, © Eugène Atget / George Eastman House
Parc de Saint-Cloud, 1915-19, © Eugène Atget / George Eastman House

Eugène Atget n’a jamais eu de prétention artistique. Pourtant vers la fin de sa vie, il attire l’attention des surréalistes, et plus particulièrement celles de Man Ray et de Bérénice Abbott. Le premier publie de manière anonyme en 1926 trois de ses photos dans le numéro 7 de La Révolution surréaliste. La seconde achète plusieurs albums, négatifs et photographies qu’elle prête pour diverses expositions. Elle revend le tout en 68 au Musée d’Art Moderne (MoMa) de New York et contribue ainsi à faire connaître Atget Outre-Atlantique.

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(via Mashable)

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→ Rendez-vous sur le site de la BnF, qui propose une exposition virtuelle ludique, présentant l’ensemble de l’œuvre d’Eugène Atget.

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