Farshid Tighehsaz élu lauréat du prix 6Mois !

18 octobre 2022   •  
Écrit par Ana Corderot
Farshid Tighehsaz élu lauréat du prix 6Mois !

À l’occasion de la troisième édition du prix 6Mois, mettant à l’honneur le photojournalisme, Farshid Tighehsaz obtient 10 000 euros pour mener à bien sa série Labyrinth. Un projet puissant sur l’Iran.

Revue phare de photojournalisme, 6Mois a lancé depuis deux ans son prix consacré aux photojournalistes internationaux émergents. Valorisant l’engagement des photographes, ce prix entend soutenir économiquement et symboliquement les séries en devenir. Cette année, avec plus de 145 candidatures issues de 32 pays, les membres du jury − composé de Lucy Conticello, éditrice photo chez Le Monde, Leonard Pongo, photographe, Monica Allende, curatrice et éditrice photo indépendante, Gilles Favier, directeur d’Images Singulières à Sète, Lucille Reyboz et Kosuke Nakanishi, fondateur·ices du Festival Photo Kyotographie, Tancrède Besnard, mécène du Prix et Martina Bacigalupo, directrice photo de 6Mois − ont élu l’artiste iranien Farshid Tighehsaz lauréat de l’édition 2022. Afin de mener à bien sa série, il reçoit une dotation d’une valeur de 10 000 euros.

Poésie de la détermination

Originaire de Tabriz, Farshid Tighehsaz ne vit pas de son art, mais pour ce dernier. À 35 ans, cela fait bientôt dix ans qu’il construit sa série Labyrinth : un récit intime et puissant sur son Iran natal. Pour financer ce projet au long cours, il travaille en parallèle en tant que chauffeur de taxi. Son quotidien ? Des allers-retours constants entre les cliques photographiques et les klaxons des routes animées. Ainsi, depuis toutes ces années, l’artiste reste déterminé à dévoiler avec authenticité la jeunesse iranienne luttant contre le joug de la dictature théocratique.

Si Farshid Tighehsaz reçoit aujourd’hui les honneurs du juré, c’est avant tout pour la beauté de son engagement et la poésie de son œuvre documentaire. Profondément touchée par l’histoire personnelle du photographe, Martina Bacigalupo décrit son projet comme « une fenêtre sur un monde dont on a difficilement accès, et dont on ne perçoit pas assez bien les enjeux ». En outre, la directrice photo de 6Mois admire « la proximité et la bienveillance qu’il entretient avec ses modèles ». À travers des monochromes incisifs et granuleux, Farshid Tighehsaz parvient à dépeindre un peuple éreinté, en colère, tapi dans l’attente de lendemains vertueux.

© Farshid Tighehsaz

 

© Farshid Tighehsaz

 

© Farshid Tighehsaz

© Farshid Tighehsaz

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