Fiiiirst est né en juin dernier, sur une idée de Guillaume Tomasi. Cette galerie en ligne met en scène des discussions entre photographes. Durant un mois, deux artistes interagissent à partir d’images produites pour la plateforme. Son fondateur nous en dit plus.
FISHEYE : Bonjour Guillaume. Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Guillaume Tomasi : J’ai 32 ans, je suis franco-canadien. Je travaille et j’habite à Montréal depuis 2010. J’ai été développeur créatif pendant plus de 10 ans sur Genève et Montréal, travaillant sur des projets expérimentaux et/ou culturels qui ont été primés à l’international.
Comment t’es venue l’idée de lancer Fiiiirst ?
Je regarde attentivement ce qui se passe en photo et je me suis intéressé de plus en plus à la photographie contemporaine. Au début, Fiiiirst devait être une sorte de vitrine pour faire découvrir le profil de ces auteurs et chaque personne publiée choisirait le prochain photographe à découvrir. Puis, l’idée a mûri au fil du temps et je me suis rendu compte que ces auteurs se suivaient généralement sur les réseaux sociaux mais sans vraiment de réelles interactions. Chacun à son univers et son style qui lui est propre, mais qu’est-ce que cela aurait pu donner si on avait confronté ces personnalités dans une sorte de “cadavre exquis” photographique ?
Quel est le concept ?
Au début de chaque mois, deux photographes commencent une discussion photographique. Le premier produit une image qui est envoyée au second via une interface sécurisée et anonyme. Ce dernier produit à son tour une image en s’inspirant de celle qui lui a été envoyée. Le premier peut continuer la discussion en s’inspirant de la dernière photo et ainsi de suite. Les discussions durent en général un mois et les identités des participants sont connues uniquement lorsque la discussion est finie et publiée sur le site.
Pourquoi rendre le processus anonyme ?
Cela permet de sortir d’un accord implicite où un auteur collerait plus à l’univers de son correspondant. C’est aussi une manière de remettre tout le monde sur un même pied d’égalité, de confronter ces créations sans tenir compte du passé de l’auteur.
Comment choisis-tu les photographes ? Comment crées-tu les duos qui vont travailler ensemble ?
Les photographes sont généralement choisis selon leurs univers, de l’endroit où ils résident et leurs cursus photographiques. J’ai choisi des photographes reconnus et publiés internationalement car ce sont ces profils qui m’intéressaient le plus et que je voulais “challenger”. Les duos sont crées aléatoirement puis remaniés selon la disponibilité, le lieux de résidence et le style.
Les photographes ont-ils été faciles à convaincre ?
En général oui. J’ai environ 1 réponse positive sur 3. J’ai commencé à les contacter en janvier et le projet a été lancé en juin. Assez facile et cela m’a étonné car je n’avais rien à leur montrer, seulement un concept à expliquer. J’ai vraiment été ravi de leur motivation pour cette idée.
Comment veux-tu faire évoluer la plateforme ?
Dès que toutes les discussions de cette première édition seront publiées, je souhaite réorganiser et éditer toutes ces photos sous forme de livre avec l’aide de quelques participants. Les bénéfices des ventes seront partagés entre tous les photographes. Pouvoir présenter ces images différemment, les confronter et peut-être faire ressortir une vision commune qui lierait ces discussions me semble être la dernière étape qui pourrait apporter un angle différent à ce que nous voyons sur le site. Pour finir, je souhaiterais que Fiiiirst puisse fonctionner annuellement. Dès cet hiver, je vais regarder les profils que j’ai reçus et je commencerai un nouveau recrutement pour démarrer la deuxième édition l’été prochain.
Fiiiirst, en trois mots ?
Créativité, échange et surprise.
Propos recueillis par Hélène Rocco
En (sa)voir plus
→ Pour découvrir toutes les discussions
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