7,50 €
Dans son numéro #73, Fisheye sonde les représentations photographiques de l’amour à l’heure de la marchandisation de l’intime. Au fil des pages, les sentiments se déploient dans des récits empreints de sincérité.
« L’amour ne se laisse pas circonscrire. Dès qu’on cherche à le définir, il se faufile entre les lignes, échappe aux catégories, s’évapore dans l’air du temps. […] Face à ce vertige, la photographie a une longueur d’avance. Elle ne prétend pas dire, elle montre. Elle s’attarde sur un regard, un geste, une main posée, une lumière qui caresse une épaule. Là où les mots s’emballent et déforment, l’image capte l’instant, l’évidence nue. Elle enregistre un éclat amoureux sans chercher à l’expliquer. Et cet éclat, parfois, suffit à tenir une vie », écrit avec justesse Benoît Baume, fondateur du magazine, dans son édito. Disponible en kiosque à compter de ce jour, ce numéro intitulé Amour fait voir l’amour à travers des regards qui rejettent les codes conventionnels. Il met en exergue la définition mouvante du verbe « aimer » qui s’imprime sur des images racontant des histoires autant authentiques qu’universelles.
Refuser l’effacement de la complexité des sentiments
Entre Nan Goldin et sa Ballad of Sexual Dependency, Erica Lennard qui explore les liens de sororité et d’amitié, et RongRong & inri qui place leur couple au cœur de leurs images, le dossier explore la notion d’amour qui s’étend sur un large spectre. Dans ce sillage, le cahier central donne voix à des artistes émergent·es, brisant les conventions. Hamza Ashraf consigne dans un journal intime visuel, intitulé We’re Just Trying to Learn How to Love, les sentiments qui le traversent lors de ruptures amoureuses. Léo d’Oriano a suivi pendant deux ans Joey et Océane, deux jeunes gens qui s’aiment depuis déjà onze ans et qui dans la lenteur renforcent chaque jour leur relation. Il signe ainsi Ils en avaient 16. Dans Rotting from Within, Amdulhamid Kircher essaye à travers son objectif de se reconnecter à son père tout en cherchant à se défaire d’un héritage familial violent. Avec The Mothers I Might Have Had, Caroline Furneaux exhume la vie sentimentale de son père disparu, une façon de renouer avec lui et de faire perdurer l’amour qui existe entre eux. Yushi Li glane des modèles masculins sur Tinder et pose un regard féminin sur l’érotisme. Enfin, Antonis Theodoridis collecte des récits personnels dissimulés dans les objets vendus au marché aux puces d’Eleónas, à Athènes.