C’est en fréquentant des concerts Punk Rock que Chiara Borredon commence à photographier. Sa dernière série intitulée Forget-Me-Not est une invitation à sortir de sa zone de confort. Elle atteint avec ce travail un équilibre paradoxal, entre douleur et douceur.
En 2017, obsédée par l’idée d’enfermer une tête dans une cage dorée, la photographe se lance dans une quête effrénée. Elle recherche la cage parfaite et des fleurs – des Forget-Me-Not (variété de fleurs, ndlr, « Myosotis » en français). Puis, elle bricole. Son modèle ? Un vieil ami, Federico Ristori, sans aucune expérience de mannequinat. « Pendant trois heures, tu vas devoir souffrir dans cette cage. Peux-tu le supporter ? » « Je ne sais pas mais je peux essayer ».
« Cool mais difficiles ». C’est ainsi que les proches résument les projets photo de Chiara Borredon. Ses images raffinées contrastent avec un message pessimiste. « Chaque fois que nous trouvons notre zone de confort et qu’il est impossible d’en sortir, nous nous approchons un peu plus de la mort, une disparition silencieuse… Et malheureusement, les gens ont tendance à oublier… » confie la jeune femme. Elle reste persuadée que la construction d’une prison dorée permet de mieux accepter la douleur. Forget-Me-Not invite à de multiples lectures. S’agit-il d’un appel à l’aide ? Ou bien d’un cri de conscience ? Une chose est certaine, Chiara ne semble pas avoir peur du changement, ni de l’inconnu.
© Chiara Borredon