Le mercredi, avec Focus, nous donnons la parole à vos photographes préféré·e·s ! Dans notre nouvel épisode, Alex Turner suit les migrations d’animaux et d’êtres humains non loin de la frontière américano-mexicaine, à l’aide de caméras de surveillance…
Vous le savez, au sein de la rédaction Fisheye, on aime autant les photos que leurs récits ! Alors, nous avons lancé, en mars dernier, un objet multimédia, dont le 17e épisode sort aujourd’hui. Chaque semaine, les artistes se dévoilent et partagent avec nous quelques anecdotes. Après Martina Cirese, Ward Long, Vincent Ferrané, Christine Spengler, Marta Bogdanska, Patrick Wack, Tania Franco Klein, Lucie Hodiesne Darras, Cyril Abad, Kourtney Roy, Alain Keler, Emily Graham, Brandon Tauszik, Camille Gharbi, Corentin Fohlen et Pixy Liao, lumière aujourd’hui sur Alex Turner. Le photographe américain nous présente Blind River, un travail à la croisée de la technologie, de l’art et de la biologie dans lequel il capture les flux migratoires des êtres vivants le long de la frontière américano-mexicaine. Une œuvre complexe que nous avions découverte il y a un an.
« Y a-t-il de la place pour l’empathie dans un système promouvant l’objectivité ? », s’interroge Alex Turner. En découvrant un programme de recherches traquant les migrations des jaguars de part et d’autre du territoire américain, l’auteur venu d’Arizona a immédiatement noté les similarités entre ces études et l’existence des caméras de surveillance chargées de détecter les flux migratoires illégaux. Croisant photographies, caméras infrarouges et logiciels, Blind River met en scène ces mouvements. Au cœur d’un monde monochrome peuplé par des formes spectrales, il interroge l’impact des traces que nous laissons sur le monde, tout en soulignant « les biais et la discrimination » suscités par les nouvelles technologies dont nous devenons dépendants. « De nombreux systèmes apprennent à reconnaître les hommes grâce aux exemples qu’on leur fournit. L’auteur de cette collection de données détient donc un certain pouvoir », rappelle-t-il d’ailleurs.
Un projet aussi engagé qu’esthétique à (re)découvrir dans ce 17e Focus.