Jusqu’au 14 février, l’exposition Fonāna (فنانة) au musée Foam, présente les perspectives uniques de huit artistes contemporaines d’Arabie Saoudite, racontant leur pays de façon intimiste.
Le musée de la photographie d’Amsterdam, le Foam, présente l’exposition Fonāna (فنانة), qui signifie « artiste féminine » en arabe. Un parcours qui plonge dans l’univers de huit artistes féminines contemporaines du Royaume d’Arabie Saoudite, capturant leurs perspectives uniques, à la fois sociales et intimes, de la vie au sein du pays. Fonāna est une fenêtre sur un pays qui, selon les normes occidentales, est souvent considéré comme conservateur et perçu comme fermé aux étranger·ères. Fonāna sert de plateforme pour les femmes artistes d’Arabie Saoudite qui offrent à un public international un aperçu de leurs perspectives artistiques en naviguant dans les multiples facettes de la société saoudienne. À travers leurs œuvres, elles expriment leurs préoccupations personnelles et explorent leurs idéaux. Parmi les artistes exposées, le travail de Sarah Abu Abdallah se démarque. Par sa démarche, qui suit les codes du journal intime, elle explore les conditions socioculturelles de l’Arabie saoudite. Abu Abdullah analyse le paysage changeant du Royaume, qui est devenu une allégorie hétérotopique dans son travail.
Les sous-textes de la vie quotidienne
Sarah Abu Abdullah travaille en suivant un mode diariste, où les activités banales, les espaces publics partagés et l’architecture de la maison sont transformés en sujets de narration, à travers lesquels elle étudie les sous-textes de la vie quotidienne. Les sujets abordés n’ont pas de liens de prime abord, mais de cette logique abstraite surgissent des sous-textes et des significations nouvelles. Travaillant dans les domaines de la vidéo, de la peinture et des installations, elle s’intéresse à la création d’associations entre le poétique et l’absurde. Au cœur de son œuvre, des dialogues constants avec ses ami·es, sa famille et sa communauté. Comme le rappelle Amal Khalaf dans l’ouvrage monographique In a long time, for the first time, « le travail d’Abu Abdallah propose une méditation sur notre présent saturé de médias, et la tension entre nos personnalités virtuelles et nos expériences réelles vécues. Influencé par les flux de données et d’images en ligne ainsi que par la culture pop dans le Golfe, l’artiste livre une réflexion intime sur les angoisses d’un présent hyperconnecté. »