Le Premi Fotografia Femenina Fisheye x InCadaqués a révélé le nom de sa lauréate 2025 : il s’agit de Lieh Sugai. Composée de chimigrammes, un procédé qui croise peinture et photographie, sa série Kaikou sera exposée lors de la prochaine édition du festival, qui se tiendra du 9 au 26 octobre.
Dans tout juste un mois, le festival InCadaqués donnera le coup d’envoi de sa 9e édition en Catalogne, en Espagne. Du 9 au 26 octobre 2025, le public pourra y découvrir 28 expositions portées par 40 photographes venus du monde entier. Parmi eux se trouve notamment Lieh Sugai, qui vient de remporter le Premi Fotografia Femenina 2025, un prix, en partenariat avec Fisheye, qui célèbre le regard féminin au sein du 8e art. Dans l’ensemble de ses projets, la lauréate articule sa pratique autour des souvenirs partagés entre les personnes et les lieux. Elle s’intéresse à leur évolution au fil du temps et des événements qui nous transforment. Originaire du Japon et installée aux États-Unis, elle évoque également le poids des mutations culturelles.
Une mémoire insaisissable
« Kaikou – qui signifie “rencontre” en japonais – est un corpus d’images photographiques et de chimigrammes qui retracent mon exploration de la mémoire, de l’identité et de la notion de “chez-soi”, explique Lieh Sugai dans un communiqué. Cette série représente mon cheminement personnel entre deux foyers, le Japon et l’Amérique, tout en interrogeant la manière dont la mémoire façonne et redéfinit notre sentiment d’appartenance. » De fait, ce projet a vu le jour tandis que l’artiste ne pouvait plus regagner sa terre natale. Pendant plusieurs années, elle a alors arpenté les États-Unis en quête de paysages lui rappelant de lointains souvenirs.
Entre ombre et lumière, ces réminiscences se matérialisent dans des nuances de noir et de blanc à l’aide d’un boîtier argentique ou de procédés anciens. La précision analogique du film se conjugue avec des approches plus expérimentales afin de « révéler les qualités transitoires et insaisissables de la mémoire ». « Bien que profondément ancré dans mon vécu personnel, Kaikou dépasse la nostalgie individuelle pour offrir au spectateur un espace contemplatif, propice à la réflexion sur ses propres souvenirs et sur son rapport aux lieux, souligne-t-elle. C’est à la fois une méditation intime et universelle sur les paysages mouvants de l’identité et de l’appartenance. »