Jardin d’acclimatation : carte blanche à la photographie

18 juin 2018   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Jardin d'acclimatation : carte blanche à la photographie

Fermé pour travaux jusqu’au 1er juin, le Jardin d’acclimatation a fait appel à dix artistes de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles pour illustrer les transformations du parc. Une carte blanche inspirante, à venir découvrir jusqu’au 1er septembre.

Le 4 septembre dernier, le Jardin d’acclimatation, l’un des plus anciens parcs parisiens s’est lancé dans la plus grande campagne de travaux depuis sa création. Inauguré par Napoléon III en 1860, le Jardin était le résultat d’un rêve de l’Empereur visionnaire : celui d’installer un jardin anglais au cœur de Paris. Très apprécié des artistes, le parc était une source d’inspiration pour Marcel Proust, Claude Debussy ou encore Leïla Slimani.

À l’occasion de sa fermeture, en 2017, le Jardin s’associe à l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles afin de rendre homme au huitième art. Dix talents émergents : Quentin Carrière, Eliott Chalier, Florian Da Silva, Lucas Lemme, Joana Luz, Elsa Martinez, Nina Medioni, Agathe Mouches, Daniel Robles et Renault Swen, âgés de 22 à 35 ans, ont eu l’occasion d’arpenter les chemins du parc et de s’imprégner de son atmosphère. Du 15 janvier au 15 février, ils ont chacun réalisé une série photographique autour de ce chantier en construction.

Saisir l’identité du Jardin

Les dix candidats ont erré librement dans le jardin, à la recherche de leur propre vision des travaux. Une carte blanche complexe où chaque personnalité surgit au détour des chemins. Elsa Martinez, photographe française favorise la pénombre. En éclairant le paysage de lampes Leds, elle donne à voir un chantier fantastique et inquiétant « Je voulais faire ressurgir le côté théâtral du chantier », confie la photographe. « Il devient alors un décor chaotique, onirique et mystérieux ». Un travail guidé par le rêve, tout comme celui de Joana Luz, une artiste brésilienne, dont les images défient l’imagination. « J’ai le désir de créer des images impossibles avec les éléments du réel », explique-t-elle. En utilisant des techniques anciennes, la photographe joue avec la gravité et la vision, et construit un monde merveilleux.

© Joana Luz

©  Joana Luz

Florian da Silva a choisi de documenter la transformation. Son boîtier à la main, il photographie les matériaux, devenus acteurs de la métamorphose du Jardin. Organisés en diptyques, ses clichés représentent le minéral, le bois, le plastique ou encore le végétal. Autant de liens tissés entre les éléments. Ces mêmes liens intéressent Daniel Robles, qui perçoit le chantier de construction comme un pont entre la science, les hommes et l’avenir. Ses photographies tentent de représenter la suite de l’histoire, dans un ensemble harmonieux. « Ce sont des ponts graphiques entre le ciel, la terre, la ville et la nature », précise Daniel.

© Daniel Robles

© Daniel Robles

Si les récits diffèrent, tous invitent à la contemplation. Promenades nocturnes ou errance au crépuscule, vision onirique ou hyper-réalisme, les dix photographes rendent hommage à ce lieu emblématique de Paris avec une imagination débordante. Une exposition à découvrir au Jardin, jusqu’au 1er septembre 2018.

© Elsa Martinez

© Elsa Martinez

© Elsa Martinez

© Florian da Silva© Florian da Silva

© Florian da Silva

© Joana Luz© Joana Luz

© Joana Luz

© Daniel Robles© Daniel Robles

© Daniel Robles

Explorez
Bienal’25 Fotografia do Porto : bâtir dès maintenant le monde de demain
© Claudia Andujar & A Luta Yanomami
Bienal’25 Fotografia do Porto : bâtir dès maintenant le monde de demain
La Bienal’25 Fotografia do Porto se tiendra du 15 mai au 29 juillet prochain. Cette année, la thématique « Tomorrow Today » traverse les...
01 mai 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #504 : à l'ouvrage
© mr.lyrics989 / Instagram
La sélection Instagram #504 : à l’ouvrage
Jeudi, c’est la fête des travailleur·ses. Nous leur accordons un hommage tout en image dans notre sélection Instagram de la semaine....
29 avril 2025   •  
Émeline Amétis : la possibilité d’un geste
© Émeline Amétis, Oh murmure, ta traversée est le mât de notre vaisseau
Émeline Amétis : la possibilité d’un geste
Circulation(s) – le festival du collectif Fetart à la direction artistique entièrement féminine – fête ses quinze ans cette année...
26 avril 2025   •  
Écrit par Milena III
Kyotographie : cap sur Kyoto, où l’image devient territoire
© Mao Ishikawa
Kyotographie : cap sur Kyoto, où l’image devient territoire
Direction le Japon, plus précisément Kyoto, où le festival Kyotographie, fondé en 2013 par Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi, explore...
25 avril 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les coups de cœur #542 : Roxane Cassehgari et Kinu Kamura
Me Myself and I © Kinu Kamura
Les coups de cœur #542 : Roxane Cassehgari et Kinu Kamura
Roxane Cassehgari et Kinu Kamura, nos coups de cœur de la semaine, explorent leurs identités multiples et les mémoires de leurs familles....
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 28 avril 2025 : rétrospective d’avril
© Sander Coers
Les images de la semaine du 28 avril 2025 : rétrospective d’avril
C’est l’heure du récap ! De nombreux rendez-vous ont rythmé les publications de cette semaine. Les coups de cœur du mois, un nouvel...
04 mai 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les Rencontres de Niort : la nuit en ébullition des artistes en résidence
Les ballades du corail © Joan Alvado
Les Rencontres de Niort : la nuit en ébullition des artistes en résidence
Depuis 1994, Les Rencontres de la jeune photographie internationale de Niort poursuivent leur volonté d’être un incubateur de création...
03 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Simen Lambrecht donne vie à la mort
© Simen Lambrecht
Simen Lambrecht donne vie à la mort
À travers un livre en devenir, le photographe flamand Simen Lambrecht, désormais installé à Berlin, fait perdurer la mémoire de sa...
02 mai 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas