Pour sa 69e édition, le jury du Prix Nadar Gens d’images s’est accordé sur Nous l’horizon resterons seul, un ouvrage publié par Le Bec en l’air et signé Jean-François Spricigo. Au fil des pages, le photographe propose un récit d’immersions sur l’île de La Réunion, à Mayotte et en Guyane.
Instigué en 1955 par l’association Les Gens d’images, le Prix Nadar récompense chaque année un livre de photographie publié par une maison d’édition française au cours des mois précédents. Pour cette édition 2023, les membres du jury ont découvert 136 ouvrages, estimés aussi bien pour leur contenu que pour leur forme. C’est Nous l’horizon resterons seul de Jean-François Spricigo, édité par Le Bec en l’air, qui a particulièrement retenu leur attention. Partout en France, des rencontres seront organisées pour présenter l’œuvre primée, qui rejoint par ailleurs les collections de la Bibliothèque nationale de France, au département des Estampes et de la photographie. De fait, depuis ses balbutiements, l’institution soutient la récompense. Un autre exemplaire sera également conservé au sein du fonds Gens d’images de la bibliothèque du Musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône.
« Humblement, j’observe la nature et la reconnais comme seule norme tangible face aux mutations de nos sociétés », explique Jean-François Spricigo. Depuis plus de deux décennies, le photographe belge développe une approche poétique du médium dans laquelle se sont distillées d’autres pratiques artistiques. Parmi elles figurent notamment l’écriture, la création sonore et la vidéo. Laissant une place essentielle au hasard, son œuvre plurielle se propose ainsi de réconcilier le réel et l’imaginaire par le prisme d’une nature féconde. Au fil des images se découvrent alors les paysages des littoraux ultramarins de l’île de La Réunion, de Mayotte et de Guyane dans une quête du sensible. Les souvenirs des rencontres avec les autres êtres humains et les animaux, mis sur pied d’égalité, surgissent çà et là, entre la végétation, et entendent rappeler que « toute séparation ou hiérarchisation du vivant est la première cause des conflits ».