« Je me considère comme une artiste utilisant le boîtier en tant qu’outil plutôt que comme une photographe. C’était juste un autre procédé technique, à la manière d’un pinceau ou d’un instrument de musique », explique Kalliope Amorphous, qui a toujours éprouvé une certaine inclination pour la création artistique. Embrassant la beauté de l’imperfection, cette adepte du mouvement intentionnel de la caméra tisse un lien entre le flou et les états d’âme qui nous traversent. « Ce sont souvent ces détails subtils qui insufflent de la vie et de l’authenticité à une image. L’environnement qui nous entoure est rarement tout à fait immobile ou net, et il en va de même pour nos émotions », assure-t-elle. À l’aide de miroirs, de surfaces réfléchissantes et d’engins de toutes sortes, fabriqués par ses soins, elle érige un monde où les silhouettes s’étirent jusqu’à la distorsion. Leurs contours imprécis semblent avoir été tracés dans la précipitation et renvoient à cette sensation fugace que l’artiste entend immortaliser. « En acceptant l’idée que les photographies n’ont pas besoin d’être parfaites, je me libère et me concentre sur la résonnance émotionnelle de mon travail plutôt que sur une exécution technique au pixel près », poursuit-elle. En résultent alors des compositions habitées par le temps, la mémoire et les projections de celui ou celle qui regarde.
Kalliope Amorphous et l’aura floue des émotions fugitives

© Kalliope Amorphous
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