« Je me considère comme une artiste utilisant le boîtier en tant qu’outil plutôt que comme une photographe. C’était juste un autre procédé technique, à la manière d’un pinceau ou d’un instrument de musique », explique Kalliope Amorphous, qui a toujours éprouvé une certaine inclination pour la création artistique. Embrassant la beauté de l’imperfection, cette adepte du mouvement intentionnel de la caméra tisse un lien entre le flou et les états d’âme qui nous traversent. « Ce sont souvent ces détails subtils qui insufflent de la vie et de l’authenticité à une image. L’environnement qui nous entoure est rarement tout à fait immobile ou net, et il en va de même pour nos émotions », assure-t-elle. À l’aide de miroirs, de surfaces réfléchissantes et d’engins de toutes sortes, fabriqués par ses soins, elle érige un monde où les silhouettes s’étirent jusqu’à la distorsion. Leurs contours imprécis semblent avoir été tracés dans la précipitation et renvoient à cette sensation fugace que l’artiste entend immortaliser. « En acceptant l’idée que les photographies n’ont pas besoin d’être parfaites, je me libère et me concentre sur la résonnance émotionnelle de mon travail plutôt que sur une exécution technique au pixel près », poursuit-elle. En résultent alors des compositions habitées par le temps, la mémoire et les projections de celui ou celle qui regarde.
Kalliope Amorphous et l’aura floue des émotions fugitives
© Kalliope Amorphous
À lire aussi
Visages déformés, silhouettes sibyllines, contrées oniriques ou villes nébuleuses… Le photographe biélorusse Alexander Babarikin compose…
© Irena Menk / Instagram
Et si l’on tentait d’échapper au règne d’une netteté de l’image toujours plus poussée ? Notre sélection Instagram #411 s’intéresse aux…
Explorez
Melvin and Milan's room, 2024 © Rose Guiheux
Rose Guiheux et Maksim Semionov, nos coups de cœur de la semaine, explorent l’individu dans son rapport à l’autre et à l’espace. Abordant...
Love, de la série Huá biàn © Agathe Veidt
Agathe Veidt saisit la fête et les chants de révolte au cœur d’une boîte de nuit de renom à Shenzhen. De retour en France, elle tricote...
© Katrin Koenning, between the skin and sea / Courtesy of the artist and Chose Commune
Photographe établie en Australie, Katrin Koenning signe between the skin and sea, un livre bouleversant paru chez Chose Commune en 2024....
@ Zoé Schulthess / Instagram
Lien entre soi et le monde, la main suscite un intérêt immuable dans le domaine des arts. Les photographes de notre sélection Instagram...
Nos derniers articles
Voir tous les articles
© Rebekka Deubner
Publié chez Rotolux Press, En vif est une immersion sensible dans le quotidien d’une maison d’enfants à caractère social. L’autrice...
Melvin and Milan's room, 2024 © Rose Guiheux
Rose Guiheux et Maksim Semionov, nos coups de cœur de la semaine, explorent l’individu dans son rapport à l’autre et à l’espace. Abordant...
Made in Hong Kong, de la série Huá biàn © Agathe Veidt
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye rendent hommage à Sebastião Salgado, évoquent le deuil, les déchets des...
© Annie Leibovitz
À l’occasion de la cinquième édition d’Exporama, la Collection Pinault fait halte à Rennes avec une exposition magistrale sur le...