Dans Pinnacle Treaty, Eli Durst, photographe venu du Texas, s’intéresse aux banlieues américaines et à leurs contradictions. Une série à mi-chemin entre le documentaire et la fiction.
Eli Durst, photographe texan, se voyait d’abord réalisateur. Ce n’est qu’en prenant des cours de photographie, à l’université, qu’il tombe amoureux du huitième art, « et de la liberté qu’il procure », ajoute-t-il. « Soudain, je n’avais plus besoin d’un script, ou de rentrer dans un genre, je pouvais simplement me promener et prendre des photos ». Inspiré par ses deux passions, Eli réalise des images répondant à la fois aux codes documentaires et à l’esthétique cinématographique. « J’espère ainsi créer une tension, qui attirerait le public dans mon univers », précise-t-il.
À travers Pinnacle Treaty, le photographe s’intéresse aux banlieues américaines, cet espace étrange, vus par certains comme un pilier du monde moderne, et par d’autres comme un lieu reclus, ennuyeux et fermé d’esprit. En oscillant entre réalité et imaginaire, Eli présente un univers à la frontière de ces deux extrêmes. « Je voulais étudier le fait que les banlieues reflètent ces fantasmes et idéologies tout autant qu’elles les contredisent », confie le photographe.
Les banlieues mises en scène
Pinnacle Treaty
présente un univers fascinant, peuplé de personnages mystérieux et de décors immaculés. Sur les images, les tables sont dressées, semblant attendre des convives, et les modèles piquent notre curiosité. « Certaines photos sont tout à fait spontanées, mais d’autres reproduisent des souvenirs que je souhaitais capturer », explique Eli. Fasciné par la lumière, le photographe enveloppe chacun de ses clichés de tons chauds. « Je photographiais principalement le matin, ou en fin d’après-midi », révèle-t-il. « Je voulais cette lumière riche, directe, qui donnerait à mes images un certain romantisme ». Une poésie souvent absente des représentations de la banlieue. « Je travaille mes images pour qu’elles reflètent à la fois le réel et l’illusoire », conclut Eli. Sublimées par cet éclairage, les clichés du photographe dévoilent un monde à part, loin des suburbs américains habituels. Un décor de cinéma dans lequel évoluent des personnages à la fois réels et inventés.
© Eli Durst