La biche, le renard et la belette

23 janvier 2019   •  
Écrit par Anaïs Viand
La biche, le renard et la belette

Sujets insolites ou tendance, faites un break avec notre curiosité de la semaine. Etienne Francey, 21 ans est passionné par le monde de l’image, la nature et les animaux qui s’y cachent.

« Je suis inspiré par tout ce que nous ne connaissons et ne maitrisons pas dans la nature. L’être humain s’est beaucoup éloigné des autres espèces et ne les connaît plus », confie Etienne Francey, étudiant à l’école de Photographie de Vevey, en Suisse, passionné par la nature. En 2006, ce dernier s’achète sa première caméra et tourne des films. « Un jour, en allant en forêt, j’ai aperçu un pic vert dans un arbre. J’ai voulu le filmer, le résultat était tellement mauvais que j’y suis retourné les jours d’après, dans l’espoir d’améliorer ma prise de vue. Et je n’ai encore jamais cessé d’y retourner. C’était ma première prise de vue d’animal, se souvient-il. J’étais en décalage avec les enfants de mon âge. La plupart jouaient au foot, et moi, je cherchais des oiseaux dont personne, autour de moi, ne connaissait le nom. Une forme de solitude, mais une solitude que j’avais choisie, et dans laquelle je créais mon propre univers. »

Une fascination pour la nature et les animaux héritée de son grand-père. « Lorsque j’ai commencé à filmer la nature, puis à la photographier, je me suis rendu quelques jours chez mon grand-père pour apprendre les aspects techniques de la photographie, et me familiariser avec le nom des oiseaux ». Car son grand-père a photographié durant de nombreuses années. Ses sujets de prédilection ? L’univers céleste (galaxies, planètes, comètes, etc.) et les insectes (écailles de papillon, pattes de mouches, yeux de taons, etc.). Sur le terrain, il a testé plusieurs méthodes avant de trouver la plus adéquate. « Je me souviens que j’ai photographié mes premiers chevreuils en leur courant après. J’ai compris par la suite que ce n’était pas la bonne façon de procéder ».

© Etienne Francey

Effacer sa présence

Avant de se rendre sur le terrain, Etienne Francey écoute ses envies et formule un objectif. « Parfois, j’ai un sujet précis en tête, et parfois, j’ai des envies précises de couleurs ou de formes. Sur le terrain, j’essaie de trouver ce qui correspond à mes attentes du moment. Parfois, tout se combine. Quand je veux photographier un crapaud sur un fond rouge, je fais en sorte du trouver un lieu adéquat et des crapauds ».

À seulement 21 ans, Etienne Francey a acquis des connaissances spécifiques sur ces modèles favoris. « Il est important de connaître le biotope de l’animal, son comportement face à l’homme ou encore sa présence au sein du territoire ». Suite à cette phase préparatoire, il opère quelques repérages. Un temps essentiel pour connaître les horaires, les habitudes et les chemins empruntés par l’animal. « Les mammifères ont une très bonne ouïe et un excellent odorat. Les oiseaux  ont, quant à eux, une vue très fine. Il faut être vigilant. » Une étude minutieuse de l’environnement, toujours réalisée dans l’équilibre et le respect. « Je veille à effacer ma présence le plus possible », explique-t-il. Irrésistibles, ces images invitent à réfléchir sur notre entourage… tout en douceur !

© Etienne Francey

© Etienne Francey© Etienne Francey

© Etienne Francey

© Etienne Francey

© Etienne Francey

© Etienne Francey

© Etienne Francey

Explorez
Rebecca Najdowski : expérimentations et désastre écologique
© Rebecca Najdowski
Rebecca Najdowski : expérimentations et désastre écologique
Dans sa série Ambient Pressure, l’artiste Rebecca Najdowski nous invite à interroger le rôle du médium photographique dans notre...
18 décembre 2024   •  
Écrit par Agathe Kalfas
La sélection Instagram #485 : livre de la jungle
© Janis Brod / Instagram
La sélection Instagram #485 : livre de la jungle
Les photographes de notre sélection Instagram de la semaine explorent la jungle, autant celle faite d’arbres et de fougères luxuriantes...
17 décembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Le Festival du Regard fait sa zoothérapie
© Daniel Gebbhart de Koekkoek
Le Festival du Regard fait sa zoothérapie
À mesure que notre vie s’urbanise, nos liens avec les animaux s’étiolent. Il est temps d’y remédier. Grâce au travail d’une...
14 décembre 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Arktis : la dystopie polaire d’Axelle de Russé
© Axelle de Russé
Arktis : la dystopie polaire d’Axelle de Russé
Pendant huit ans, la photographe Axelle de Russé a suivi l’évolution du réchauffement climatique en Arctique, une réalité qui chaque jour...
12 décembre 2024   •  
Écrit par Agathe Kalfas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
The Color of Money and Trees: portraits de l'Amérique désaxée
©Tony Dočekal. Chad on Skid Row
The Color of Money and Trees: portraits de l’Amérique désaxée
Livre magistral de Tony Dočekal, The Color of Money and Trees aborde les marginalités américaines. Entre le Minnesota et la Californie...
21 décembre 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
Paysages mouvants : la jeune création investit le Jeu de Paume
© Prune Phi
Paysages mouvants : la jeune création investit le Jeu de Paume
Du 7 février au 23 mars 2025, le Jeu de Paume accueille le festival Paysages mouvants, un temps de réflexion et de découverte dédié à la...
20 décembre 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Mirko Ostuni : une adolescence dans les Pouilles
© Mirko Ostuni, Onde Sommerse.
Mirko Ostuni : une adolescence dans les Pouilles
Dans Onde Sommerse, Mirko Ostuni dresse le portrait de sa propre génération se mouvant au cœur des Pouilles. Cette jeunesse tendre et...
20 décembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Ces séries photographiques qui cherchent à guérir les blessures
© Maurine Tric
Ces séries photographiques qui cherchent à guérir les blessures
Pour certain·es artistes, la photographie a un pouvoir cathartique ou une fonction guérisseuse. Iels s'en emparent pour panser les plaies...
19 décembre 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine