Du 17 mai au 28 juin 2024, la Galerie Vu’ expose conjointement les travaux de Pia Elizondo autour de la perte et du deuil, et de Juanan Requena, qui se lit comme une transition vers un univers poétique et introspectif.
Quoi de plus propice aux voyages intérieurs que la saison printanière ? Dans le 9e arrondissement de la capitale, la Galerie Vu’ fait la part belle aux couleurs sombres et au noir et blanc pour sa prochaine exposition. Pia Elizondo et Juanan Requena cherchent tous deux dans les bribes d’images une percée du mystère insoluble de l’existence. L’une et l’autre ont en commun de développer, par ailleurs, une œuvre en liaison étroite avec la littérature, et partagent le même attachement au livre artistique.
L’œuvre du photographe espagnol Juanan Requena faisait partie intégrante d’une exposition collective présentée il y a deux ans à la galerie, où ses tirages réalisés au café sublimaient déjà les paysages par un regard bien particulier. Le Hasard funambule est le résultat d’un travail d’altération du médium par le collage, l’écriture et la rature, ainsi que de multiples allers-retours pour refaire et défaire l’image – « dans une quête constante de la poésie quotidienne », peut-on lire dans la présentation de l’exposition. Avec Death is a Bridge, Pia Elizondo partage quant à elle une traversée intérieure, guidée par un vide existentiel. Son travail courageux donne à voir des failles ouvertes, des visions d’humanité et de fragilité. Grâce au 8e art, l’artiste franco-mexicaine semble même envisager un espace pour se recréer. Tandis que l’œuvre de Pia Elizondo trouve son équilibre « entre le désir et la mort », celle de Juan Requena, elle, livre une poésie légère, où les spectateurices laissent librement leur imagination dériver. Cette double exposition promet ainsi de constituer autant un voyage des émotions que de la matière ; une fuite audacieuse vers l’authenticité.