La mémoire de Fabrizio Albertini

15 mai 2017   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La mémoire de Fabrizio Albertini
Le photographe italien Fabrizio Albertini, 33 ans, redécouvre avec la série “Radici” son passé silencieux, et nous le raconte en allégories. Des souvenirs qui sont la substance du présent, des formes qui luttent contre leur déformation, et une nature qui incarne cet effort.

« Radici (racines) est un voyage qui explore une relation ancestrale entre nature, formes et souvenirs. »

Pour cette série Fabrizio est retourné sur son lieu d’origine : la Vallée Cannobina, dans le nord de l’Italie. « Je voulais travailler sur mon présent, et ce lieu était le meilleur point de départ » nous raconte-il, « les racines sont la vie des plantes, les racines ont une force extraordinaire. Les racines percent le sol, elles se frayent leur chemin dans la terre. La forme d’une racine est la synthèse entre la vie et cet effort. » La matière de « Radici » est diversifiée. Portraits, paysages, natures mortes et images d’archive composent un ensemble hétérogène. Le chemin que Fabrizio veut dessiner est délibérément symbolique : c’est l’acte de dépoussiérer la voie qui mène aux souvenirs.

© Fabrizio Albertini
© Fabrizio Albertini

Maintenir sa forme

Son travail métaphorique laisse la place à toute interprétation personnelle, et en même temps renvoie constamment à l’effort de racines, ce qu’il appelle « le conflit et la coexistence entre le maintien d’une forme et sa déformation ». Les personnages figurant dans la série incarnent aussi cette lutte: ils la portent sur la peau, dans leurs postures, et leurs regards.

Pour lui, ce retour aux mémoires n’est pas uniquement photographique, il revient sur les lieux intimes et physiques de son passé. Il redécouvre par exemple la maison de ses grands-parents « qui paraissait suspendue dans le temps. J’ai ressenti un besoin de revenir, de dépoussiérer ces  espaces. » Selon Fabrizio, la Vallée Cannobina est maintenant presque abandonnée, “morte”. Son travail dégage cependant une puissante pulsion vitale, comme la sève qui frémit sous la peau, dans le sous-sol.

[galerie]

En (sa)voir plus

→ Découvrez l’ensemble du travail de Fabrizio sur son site : www.fabrizioalbertini.com

→ Vous pouvez la suivre sur Instagram : @fabrizioalbertini

Explorez
Extrême Hôtel : voyage dans l’œuvre intime et colorée de Raymond Depardon
Italie, Sicile, Taormine, 1981 © Raymond Depardon / Magnum Photos
Extrême Hôtel : voyage dans l’œuvre intime et colorée de Raymond Depardon
Après huit mois de travaux pour rénovation, le Pavillon populaire de Montpellier rouvre ses portes. À cette occasion, le musée...
10 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Twist : les basculements du regard de Grade Solomon
© Grade Solomon
Twist : les basculements du regard de Grade Solomon
Grâce à l'impression risographie, Grade Solomon raconte les formes de vie et les états d’âme dans ce qu’ils ont de familier et de...
09 décembre 2025   •  
Écrit par Milena III
Kincső Bede : Déshéritée
© Kincső Bede
Kincső Bede : Déshéritée
Dans son livre Porcelain and Wool, Kincső Bede se réapproprie son identité transverse par des objets, des lieux et des tissus de la...
04 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Mouche Books édite son premier livre photo-poésie Selfportraits
© Lena Kunz
Mouche Books édite son premier livre photo-poésie Selfportraits
La revue Mouche, qui fait dialoguer le 8e art avec la poésie depuis quatre ans, lance sa maison d’édition Mouche Books avec comme premier...
27 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Grégoire Beraud et les terres colorées de l'Amazonie
Kipatsi © Grégoire Beraud
Grégoire Beraud et les terres colorées de l’Amazonie
Dans sa série Kípatsi, réalisée dans l’Amazonie péruvienne, Grégoire Beraud met en lumière la communauté Matsigenka, sa relation à la...
13 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
À la MEP, les échos de vie urbaine de Sarah van Rij
© Sarah van Rij
À la MEP, les échos de vie urbaine de Sarah van Rij
Jusqu’au 25 janvier 2026, Sarah van Rij investit le Studio de la Maison européenne de la photographie et présente Atlas of Echoes....
12 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Julie Jones est nommée directrice de la Maison européenne de la photographie
Julie Jones © Agnès Geoffray
Julie Jones est nommée directrice de la Maison européenne de la photographie
Le conseil d’administration de la Maison européenne de la photographie vient de révéler le nom de sa nouvelle directrice : il s’agit de...
12 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
4 livres photo, signés Fisheye Éditions, à (s’)offrir à Noël
© Boby
4 livres photo, signés Fisheye Éditions, à (s’)offrir à Noël
Offrir un ouvrage à Noël est toujours une belle manière d’ouvrir des portes sur de nouveaux univers. À cet effet, nous avons...
12 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet