« Radici (racines) est un voyage qui explore une relation ancestrale entre nature, formes et souvenirs. »
Pour cette série Fabrizio est retourné sur son lieu d’origine : la Vallée Cannobina, dans le nord de l’Italie. « Je voulais travailler sur mon présent, et ce lieu était le meilleur point de départ » nous raconte-il, « les racines sont la vie des plantes, les racines ont une force extraordinaire. Les racines percent le sol, elles se frayent leur chemin dans la terre. La forme d’une racine est la synthèse entre la vie et cet effort. » La matière de « Radici » est diversifiée. Portraits, paysages, natures mortes et images d’archive composent un ensemble hétérogène. Le chemin que Fabrizio veut dessiner est délibérément symbolique : c’est l’acte de dépoussiérer la voie qui mène aux souvenirs.
Maintenir sa forme
Son travail métaphorique laisse la place à toute interprétation personnelle, et en même temps renvoie constamment à l’effort de racines, ce qu’il appelle « le conflit et la coexistence entre le maintien d’une forme et sa déformation ». Les personnages figurant dans la série incarnent aussi cette lutte: ils la portent sur la peau, dans leurs postures, et leurs regards.
Pour lui, ce retour aux mémoires n’est pas uniquement photographique, il revient sur les lieux intimes et physiques de son passé. Il redécouvre par exemple la maison de ses grands-parents « qui paraissait suspendue dans le temps. J’ai ressenti un besoin de revenir, de dépoussiérer ces espaces. » Selon Fabrizio, la Vallée Cannobina est maintenant presque abandonnée, “morte”. Son travail dégage cependant une puissante pulsion vitale, comme la sève qui frémit sous la peau, dans le sous-sol.
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