La première édition de la bourse Daniele Tamagni récompense Fatma Fahmy

26 novembre 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
La première édition de la bourse Daniele Tamagni récompense Fatma Fahmy

La photographe égyptienne Fatma Fahmy remporte la bourse Daniele Tamagni grâce à sa série Once there was a tram. Un récit photographique immersif au cœur du réseau de tramways d’Alexandrie.

Plus de cent photographes, venus de 25 pays différents ont répondu à l’appel à candidatures de cette première édition du Daniele Tamagni Grant. Dédié aux jeunes artistes, ce concours offre à son lauréat une année de formation en photojournalisme et photographie documentaire au Market Photo Workshop, à Johannesburg, en Afrique du Sud. Là-bas, il réalisera un portfolio, qui sera ensuite dévoilé au Festival Visa pour l’Image, en 2020. Un fabuleux tremplin pour les étudiants photographes, qui auront alors l’opportunité de présenter leur travail aux éditeurs internationaux présents durant l’événement.

Pour cette édition inaugurale, le jury a récompensé le travail de Fatma Fahmy, Once there was a tram. Née en 1991 à Riyad, en Arabie Saoudite, la jeune photographe habite désormais au Caire. C’est là-bas qu’elle réalise ses clichés « ethnographiques », symboles des sociétés qu’elle capture. « Nous voyons en elle le profil idéal pour cette bourse, conçue pour mettre en lumière la culture africaine, sa créativité et son esthétique visuelle, à travers une exploration détaillée du médium photographique », précise Lekgetho Makola, directeur de Market Photo Workshop.

© Fatma Fahma

Comme un faisceau d’espoir

C’est le réseau de tramways d’Alexandrie que Fatma Fahmy a choisi comme décor de sa série. Un espace d’échanges, de rencontres éphémères et de voyage. En dehors du chaos citadin, les trams semblent devenir des îlots abritant de curieux personnages. Si l’artiste souligne la difficulté d’être une femme photographe dans ce territoire, elle développe une narration passionnante, capturant avec une certaine honnêteté les expressions et identités de chacun. « Je voulais explorer cet univers intérieur, ce monde singulier en pensant qu’il était peut-être le reflet de l’extérieur (…) Tout à coup, la lumière pénètre dans le tram et tombe sur les gens, comme un faisceau d’espoir à travers la morosité de leur vie quotidienne », raconte-t-elle.

Au-delà des violences et discriminations rythmant une ville à l’histoire complexe, l’auteure parvient à construire un récit touchant, à représenter avec respect le quotidien d’anonymes, dans une série baignée par les lumières nocturnes et la grisaille urbaine. « Nous avons été impressionnés par la force de narration de son travail, par ses images riches en poésie, porteuses de valeurs humaines et empreintes de nostalgie », commente Giordano Tamagni, président du jury. Inspirée par les traditions égyptiennes et leurs influences sur la société contemporaine, Fatma Fahmy documente cette fois-ci l’existence des individus qu’elle croise au cours de son chemin. Leur énergie, leur vulnérabilité, leur fatigue et leur joie. Avec Once there was a tram elle compose une mosaïque d’instants qui illustre sans artifice les nuances d’une culture et ses racines.

© Fatma Fahma

© Fatma Fahma

© Fatma Fahma© Fatma Fahma

© Fatma Fahma© Fatma Fahma

© Fatma Fahma

Explorez
Trophées Photos Jeunes D’Avenirs : quand les jeunes s’emparent de l’image 
Les avenirs vacants, Grand Prix du Jury © Victor Arsic
Trophées Photos Jeunes D’Avenirs : quand les jeunes s’emparent de l’image 
Le Groupe AEF info a annoncé les lauréat·es de la première édition de son concours Trophées Photos Jeunes D’Avenirs. Six jeunes artistes...
23 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
La rétrospective de Madeleine de Sinéty, entre France et États-Unis
© Madeleine de Sinéty
La rétrospective de Madeleine de Sinéty, entre France et États-Unis
L’exposition Madeleine de Sinéty. Une vie, présentée au Château de Tours jusqu'au 17 mai 2026, puis au Jeu de Paume du 12 juin au 27...
15 décembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
À la MEP, les échos de vie urbaine de Sarah van Rij
© Sarah van Rij
À la MEP, les échos de vie urbaine de Sarah van Rij
Jusqu’au 25 janvier 2026, Sarah van Rij investit le Studio de la Maison européenne de la photographie et présente Atlas of Echoes....
12 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Guénaëlle de Carbonnières : creuser dans les archives
© Guénaëlle de Carbonnières
Guénaëlle de Carbonnières : creuser dans les archives
À la suite d’une résidence aux Arts décoratifs, Guénaëlle de Carbonnières a imaginé Dans le creux des images. Présentée jusqu’au...
11 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Dans l’œil de Marilia Destot : mémoire entre ciel et mer
© Marilia Destot / Planches Contact Festival
Dans l’œil de Marilia Destot : mémoire entre ciel et mer
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Marilia Destot. Jusqu’au 4 janvier 2026, l’artiste expose ses Memoryscapes à Planches...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Vuyo Mabheka : de brouillon et de rêve
Indlela de la série Popihuise, 2021 © Vuyo Makheba, Courtesy AFRONOVA GALLERY
Vuyo Mabheka : de brouillon et de rêve
Par le dessin et le collage, l'artiste sud-africain Vuyo Mabheka compose sa propre archive familiale qui transcrit une enfance solitaire...
25 décembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Concours de beauté, métropoles et intimité : nos coups de cœur photo de décembre 2025
© Carla Rossi
Concours de beauté, métropoles et intimité : nos coups de cœur photo de décembre 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
24 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Trophées Photos Jeunes D’Avenirs : quand les jeunes s’emparent de l’image 
Les avenirs vacants, Grand Prix du Jury © Victor Arsic
Trophées Photos Jeunes D’Avenirs : quand les jeunes s’emparent de l’image 
Le Groupe AEF info a annoncé les lauréat·es de la première édition de son concours Trophées Photos Jeunes D’Avenirs. Six jeunes artistes...
23 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger