Dans Latvia, le photographe Alexis Maçon-Dauxerre fait le portrait d’une Lettonie fantastique, aux paysages froids peuplés d’étranges chimères.
Alexis Maçon-Dauxerre, 25 ans, est un photographe avide de voyages. Après avoir étudié le cinéma, l’artiste s’est dirigé vers le 8e art, un média qui lui a permis de laisser libre cours à sa créativité. « Ça a été un déclic, j’ai suivi une formation de photojournalisme aux Gobelins, et je me sens bien plus en phase avec ce que je fais », confie-t-il. Complexe et imparfaite, sa photographie est en pleine évolution. S’il a longtemps été à la recherche de l’image sublime, Alexis Maçon-Dauxerre a appris à ne pas délaisser l’histoire au profit de l’esthétique. « Un cliché a plus de force lorsqu’il fait partie d’un ensemble, précise-t-il. Lors de mes voyages, j’essaie de chercher ces images banales, qui rendent l’ensemble plus fort. »
Accompagné d’un ami, le photographe a réalisé sa série Latvia lors d’une courte excursion en Lettonie. Un périple qui les a conduits au Festival international du masque traditionnel letton. « Nous souhaitions nous imprégner quelques jours de l’ambiance du pays avant de nous rendre au festival », raconte-t-il. Comme à son habitude, l’artiste écrit quelques mots en rentrant de l’aventure. Un récit complémentaire, tissant des liens entre illustrations et sensations. « Mon voyage commence à Riga. Dès la sortie de l’avion, la couleur est annoncée : blanche », écrit-il. Un panorama hivernal lui inspirant une série mystérieuse.
Un conte étrange
« Ce serait un mensonge de dire que ces images représentent fidèlement les lieux que j’ai visités. Il s’agit des détails que j’ai souhaité mettre en avant. Je voulais que l’ambiance corresponde à l’imaginaire que je m’étais créé en songeant au festival
», confie l’auteur. Latvia se lit comme un conte étrange, mélange de paysages enneigés, de créatures fantastiques et de matières. Les images d’Alexis Maçon-Dauxerre nous immergent dans un univers sensoriel. Il nous semble entendre le crissement des bottes dans la neige, sentir l’odeur des peaux de bêtes, ou entendre le clapotis de la pluie sur un capot. Les personnages peuplant la série, mi-hommes mi-animaux, évoquent les notions de tradition et d’onirisme. Un curieux mélange. « Le thème du rêve est omniprésent, dans ces lieux désertés qui paraissent irréels, explique le photographe. Je voulais exploiter ce sentiment d’être dans un monde inconnu, imaginé, peuplé de figures masquées qui errent. »
Par les mots également, l’auteur instaure une atmosphère singulière. Dans un territoire gris, caché par une brume épaisse, il se surprend à construire un univers merveilleux : « je me plais à imaginer que ces chimères sont les gardiennes de cette Lettonie que j’ai vue, mais également un peu rêvée », conclut-il.
© Alexis Maçon-Dauxerre