Pour sa troisième édition, le Prix Viviane Esders récompense le photographe parisien Jean-Claude Delalande qui dépeint son environnement familial dans une approche contrastée en noir et blanc.
Face au jury de l’édition 2024 du Prix Viviane Esders qui célèbre chaque année depuis 2022 l’œuvre d’un·e photographe européen·nes de plus de soixante ans, trois finalistes aux écritures plurielles, et un·e seul·e lauréat·e. Cette année, le Prix revient à Jean-Claude Delalande pour sa série Quotidien. Il reçoit ainsi la dotation de 50 000 euros, dont 10 000 euros consacrés à l’édition d’un livre photographique. Les deux autres photographes en lice, Nicole Gravier et Hannah Collins, se sont bien défendues, et repartent avec 5 000 euros chacune. Dans son projet Mythes et Clichés, Nicole Gravier, qui porte un intérêt tout particulier pour les photos-romans, s’attaque aux stéréotypes de genres qui dominent dans la publicité et dans les médias de l’Italie des années 1970. Une poésie visuelle et textuelle accompagne ses photographies aux grains et couleurs vives. Quant à la photographe britannique Hannah Collins, elle explore les différentes étapes socio-culturelles de l’histoire dans un corpus pluridisciplinaires mêlant photographie, films, textes et livres.
Mise en scène et contrastes surréels
C’est durant son cursus en photographie à l’école de Montreuil sous Bois en 1993 que Jean-Claude Delalande commence à concevoir son travail Quotidien. Mise en scène et autoportraits en noir et blanc, aux contrastes quasi-surréalistes, retracent l’ordinaire tantôt éclectique de sa vie de couple et de famille. Sa compagne et son enfant, ainsi que certain·es ami·es se prêtent facilement au jeu de la narration au long cours. L’amusement des situations qu’il photographie rencontre le sérieux de son regard, qui transperce, presque à chaque fois, l’objectif. Bouées de piscine, combat d’épée en plastique, ramonage, pique-nique ou journée sur les bancs de l’école, son quotidien évolue au fil des années que son fils grandit. Une vie de tous les jours abordée sous le prisme de l’humour, dans lequel chacun·e peut se retrouver.