Yvan Camboulives et Fabrice Savel ont un point commun : le journalisme. Ils sont aussi nos coups de cœur de la semaine.
Yvan Camboulives
Yvan Camboulives, photographe résidant à Marseille, s’est installé dans le sud il y a dix ans, pour rejoindre un master de journalisme. « J’ai développé ma pratique photographique grâce à ce métier, et j’ai de plus en plus privilégié l’image à l’écrit », explique-t-il. Observateur, l’auteur aime se distancer de ses sujets, privilégiant un cadre large. Dans Énergies Vagabondes, il s’intéresse au territoire allant de l’étang de Berre à Fos-sur-Mer. « Durant mes déplacements professionnels, j’ai souvent été amené à traverser en voiture ce lieu si particulier. Étrange, et fascinant, glauque pour certains, mais très vivant », raconte-t-il. Un espace dynamique, mais pollué. « En 2017, le rapport de l’étude participative et indépendante Fos EPSEAL sur la santé et l’environnement venait d’être publié et témoignait de l’impact de la pollution industrielle sur les habitants. Depuis l’an dernier, plusieurs autres études scientifiques sont venues confirmer ce constat », ajoute le photographe. Sans prendre parti, il se fait le témoin du quotidien des habitants, entre légèreté et danger, labeur et loisir.
© Yvan Camboulives
Fabrice Savel
Ancien journaliste de presse écrite, Fabrice Savel travaille aujourd’hui au sein de médias numériques. Il a commencé à photographier en 2014, à un moment où il lui semblait nécessaire de saisir et partager des scènes de tous les jours qui le touchaient – la « grâce du quotidien », selon ses termes. « La photographie est un média qui permet d’extraire du tumulte et de la frénésie de notre époque des instantanés d’humanité, et ce, sans avoir recours aux mots, précise-t-il. Je viens d’une famille de militants politiques, femmes et hommes confondus. De génération en génération, l’engagement a toujours fait partie de notre quotidien. Aujourd’hui, j’ai peut-être fondé une famille de photographes. » Et pourtant, il ne faut voir aucune démarche militante dans ce Tumblr, mais plutôt un espace où les images s’entremêlent et racontent des émotions « loin des discours et de la démonstration ».
© Fabrice Savel