Nos coups de cœur #269 placent tous deux l’humain au centre de leurs travaux. Mathilde Bergès s’intéresse au charme de nos imperfections, tandis que George Voronov étudie le lien entre Homme et spiritualité.
Mathilde Bergès
« À l’avènement du numérique, il y a presque quinze ans, j’ai fait l’acquisition de mon tout premier reflex amateur. J’ai eu le sentiment que la photo était devenue le prolongement de mon regard, mes pensées, ma créativité »,
confie Mathilde Bergès. Installée à Toulouse, l’artiste développe aujourd’hui une esthétique picturale, inspirée par les clairs-obscurs des grands maîtres, et la sensibilité de l’Homme. « J’aime la lumière qui se pose sur les traits du visage et du corps du modèle de façon parfaite, cette lueur d’intérieur, que l’on trouve près d’une fenêtre par temps gris, tandis que l’ombre la soutient », précise-t-elle. Fascinée par la relation entre une personne et son corps, la photographe tente de saisir l’imperfection avec élégance. « Le regard que l’on porte sur soi est souvent très dur. C’est cette faiblesse que je recherche. Parfois, je vais la trouver dans le regard, ou au détour d’une courbe que l’on n’aime pas… L’idée est de faire apprécier – un peu plus, du moins – cette fragilité au modèle », explique-t-elle. Un travail tout en délicatesse.
© Mathilde Bergès
George Voronov
« Mes premiers pas dans la photographie ? C’est une histoire folle : à 15 ans, j’ai gagné un concours et rejoint une expédition dans le Cercle arctique. Nous étions guidés par des scientifiques et artistes. Moi, j’étais particulièrement attiré par le 8e art, et le photographe présent a été extrêmement patient avec moi »,
raconte le Dublinois George Voronov. Aujourd’hui attiré par la spiritualité, l’évolution et la perspective de « grandir », l’artiste développe une approche documentaire parfois conceptuelle. « Je suis fasciné par la dualité entre le réel et le surréalisme dans l’image », précise-t-il. We became everything, série contemplative et sensible, traite des expériences spirituelles et religieuses des jeunes. Pour la réaliser, l’auteur a rendu visite à plusieurs communautés d’Irlande. « J’étais fasciné par ce monde mystérieux, existant en parallèle de notre réalité », confie-t-il. En faisant fusionner ces deux univers, George Voronov construit un projet métaphorique, reliant instants fugaces et philosophiques, et faisant cohabiter le sublime et le banal.
© George Voronov
Image d’ouverture : © Mathilde Bergès