Le portrait. Voici ce qui unit nos deux photographes coups de cœur de la semaine. Sandra Mickiewicz photographie des populations en marge tandis que Marie-Melodie Ramirez dénonce la surconsommation de plastique.
Sandra Mickiewicz
« J’ai toujours été intéressée par les arts, lorsque j’étais enfant je peignais et dessinais – surtout des portraits. À l’université, j’ai mis les pieds dans une chambre noire pour la première fois et j’ai senti que j’avais trouvé ma place »
, raconte Sandra Mickiewicz. Originaire de Pologne, c’est au Royaume-Uni que l’artiste a étudié la photographie, en se spécialisant dans le documentaire et le portrait. Fascinée par l’être humain, elle construit des séries en s’appuyant sur des parcours, des tranches de vie qui la touchent. « Tout le monde a une histoire à raconter. J’ai la chance de pouvoir m’immiscer dans le récit de n’importe qui à l’aide de mon boîtier », précise-t-elle. Happy Club et Proud of the origin se lisent comme deux projets complémentaires. Deux séries mettant en lumière des populations en marge. « La première a été réalisée à Jaywick, l’une des villes les plus défavorisées d’Angleterre, elle cumule un taux fort de chômage et de criminalité, et un manque d’accès aux soins », explique Sandra Mickiewicz. La seconde suit le quotidien des gitans britanniques. « Je souhaitais les représenter de manière sympathique pour déconstruire les stéréotypes habituels », confie l’artiste. Baignés dans une lumière naturelle, ses sujets font face à l’objectif avec dignité. Au fil des portraits, les notions de résilience et de communauté s’imposent, et gomment les disparités.
© Sandra Mickiewicz
Marie-Mélodie Ramirez
Écologique, politique, la série de Marie-Mélodie Ramirez alias Mariposa présente aussi quelques touches d’humour. « La photographie me permet de raconter des histoires de vie, réelles ou imaginaires, de peindre des paysages, ou de sublimer un quotidien en choisissant de mettre en valeur un détail banalisé et oublié », confie l’artiste. Et son projet Plastic sick est un mélange de tout cela. « Je dénonce la société de consommation tout en remettant en question nos modes de vie quotidienne. J’aimerais que ses images soient une prise de conscience des dangers liés à des comportements ». Noyé, écœuré, dans Plastic sick, l’homme finit même par s’étouffer à cause d’un matériau devenu omniprésent : le plastique. En faisant l’apologie du Zéro déchet, elle partage sa vision franche et engagée de nos modes de vie excessifs.
© Marie-Melodie Ramirez