Sensibles à l’imaginaire, Emili Genêt et Claudia Fuggetti, nos coups de cœur #286 créent des mondes mystérieux, des refuges pour fuir un réel trop oppressant.
Emili Genêt
À seulement 17 ans, Emili Genêt, étudiante en arts appliqués, fait preuve d’une grande maturité. « Je fabrique des images quasi quotidiennement, la photographie est une part intégrante de mon travail depuis déjà sept ans », précise-t-elle. En couleur comme en noir et blanc, la jeune artiste construit un monde sombre et poétique, aux contrastes soutenus. « Si certaines photographies nous parlent, d’autres ne nous touchent pas. Je crois que l’image est une proposition esthétique qui forge sa propre vérité, en se jouant du vrai et du faux », explique-t-elle. Pareilles à des scènes tirées de son imaginaire, ses réalisations oscillent entre l’abstrait et le concret, le rêve et le réel. « Voyages, poissons, autoportraits confinés, nature ou encore architecture – tous les sujets ont quelque chose à raconter », déclare la photographe. Une immersion dans un monde en pleine expansion.
© Emili Genêt
Claudia Fuggetti
Née en 1993 à Tarente, ville du sud de l’Italie, Claudia Fuggetti a toujours été passionnée de photographie. « Lorsque j’ai commencé à publier mes images sur Internet, à 14 ans, j’ai reçu des messages d’encouragement du monde entier, qui m’ont convaincue que le 8e art était bel et bien mon langage artistique », se souvient-elle. Diplômée des Beaux-Arts de Milan en photographie et design, l’artiste développe une œuvre « détachée de la réalité ». « Je suis une grande fan de science-fiction et de cinéma. J’aime créer des œuvres qui suspendent le temps », confie-t-elle. Alice in Quarantine, série onirique aux tons bleutés, a été réalisée de manière spontanée. « C’est une histoire connue de tous les artistes : trouver refuge dans un monde imaginaire pour survivre. Un conte dédié à tous ceux qui ont grandi seuls dans leur chambre en rêvant », explique-t-elle. Prenant forme la nuit, l’univers de Claudia Fuggetti métamorphose notre espace quotidien. La fenêtre d’un voisin, la pleine lune, ou encore le portail d’une maison deviennent des portes vers le monde des merveilles. Une promenade fantasmagorique.
© Claudia Fuggetti
Image d’ouverture : © Emili Genêt