Cette semaine, nos deux photographes coups de cœur pratiquent la photo de portrait. C’est au cours de ses voyages que s’exerce Florence Amanou tandis qu’Alexandre Douel s’est choisi comme modèle.
Florence Amanou
« Ce qui m’inspire ? Le dépaysement, la nouveauté, le mouvement, les gens, la lumière ou encore les vieilles pierres », annonce Florence Amanou, 69 ans, kinésithérapeute, installée à la Réunion. « Une partie de mon enfance passée en Afrique m’a donné envie de découvrir d’autres horizons. J’ai commencé la photo très jeune, à l’âge de 11 ans. Avec de petits appareils, je capturais ma famille et mon environnement. Le portrait m’attirait particulièrement. J’ai appris toute seule, avec les livres. Avec le numérique, le post-traitement et internet, j’ai découvert d’autres univers. Aujourd’hui, je photographie toujours mes amis, mon entourage, les concerts, mais ma pratique est essentiellement associée à la photographie de voyage. J’aime documenter les métiers, et les traces du passé », explique-t-elle. Les images qu’elle nous propose ont été réalisées en Inde, à Calcutta, au cours d’un voyage. Elle raconte : « J’ai repéré cette porte à moitié éclairée et cette jeune fille est arrivée. J’aime beaucoup les saris et les tuniques et écharpes que portent les Indiennes. Les gens me voient, mais continuent leur chemin tranquillement. Quand c’est moi qui m’approche d’eux alors il y a une communication qui s’installe, un regard, un sourire, un accord. »
© Florence Amanou
Alexandre Douel
« En photographie, les nus masculins sont encore très rares comparé aux nus féminins. Comme on le sait, la société en demande beaucoup aux femmes. Cette pression sociale est moindre pour les hommes », lance Alexandre Douel, 23 ans, nouvel artiste auteur parisien fraîchement diplômé de l’ETPA Toulouse. « Je suis particulièrement sensible aux portraits. Pour cette série intitulée Ombres, j’ai développé une approche photographique picturale, proche du Caravage. Je me suis amusé avec la lumière, les ombres, mais aussi les différents points de vue. Sans idée claire en tête, je me suis laissé guider par mes envies, face à mon objectif », ajoute-t-il. Un bel hommage à Oscar Wilde : « Il arrive souvent que lorsque nous pensons expérimenter sur autrui, nous soyons en réalité en train d’expérimenter sur nous-même. »
© Alexandre Douel
Image d’ouverture © Alexandre Douel