Les coups de cœur #301

10 août 2020   •  
Écrit par Anaïs Viand
Les coups de cœur #301

L’introspection par l’autoportrait pour Anselme Servain, et la distanciation photographique pour João Maurício Marques. Découvrez le travail de nos deux photographes coups de cœur.

João Maurício Marques

C’est durant la quarantaine que João Maurício Marques, un artiste brésilien de 17 ans, originaire de Petrópolis (ville située au centre de l’État de Rio de Janeiro), a réalisé ses premières photos. « C’était un passe-temps. Il me fallait faire quelque chose de productif, durant tout ce temps libre. Quelques sorties ont suffi pour que je découvre une nouvelle passion. J’ai suivi des cours, et je veux en apprendre plus encore », annonce le jeune homme. Si João Maurício Marques se tourne vers le photojournalisme, il ne se ferme aucune porte, car il aime « laisser les choses se faire naturellement ». Durant le confinement, il a principalement photographié depuis sa fenêtre – il réside au 10e étage d’un grand immeuble. « Cela m’a appris à être patient », conclut-il.

© João Maurício Marques© João Maurício Marques

© João Maurício Marques© João Maurício Marques

© João Maurício Marques

Anselme Servain

« Pour assouvir mon besoin de garder un souvenir de ce que je savais déjà n’être qu’éphémère, je documentais tout. À mes 15 ans, je suis devenu mon propre objet photographique. Je traversais une période tourmentée, comme sûrement beaucoup d’adolescents, et la photo m’a permis de me redécouvrir. Je me réfugie dans cet univers encore aujourd’hui », explique Anselme Servain. Les corps en mouvement, la mort ou le temps qui passe, il ne s’interdit aucun sujet, pourvu que l’on sente que « l’action a été figée, comme si la vie s’était ralentie ». Dans ses images – principalement, des autoportraits – il se dédouble. « Je fais vraiment une séparation entre le moi dans la vraie vie et celui qui pose et se prend en photo. La photographie me permet d’exprimer une certaine part de moi-même, mais sûrement la plus inaboutie – la plus brute et la plus primitive. C’est une façon de l’apprivoiser, et d’essayer de me comprendre un peu mieux. Et j’aime que cette part de mon identité reste inexplorée, car c’est ce qui me permet de créer mes images. » Ses images dégagent une forme d’innocence, indispensable à ses réflexions métaphysiques.

© Anselme Servain© Anselme Servain

© Anselme Servain© Anselme Servain

© Anselme Servain

Image d’ouverture © Anselme Servain

Explorez
Les coups de cœur #529 : Diane Velex et Sára Kölcsey
© Diane Velex
Les coups de cœur #529 : Diane Velex et Sára Kölcsey
Diane Velex et Sára Kölcsey, nos coups de cœur de la semaine, expriment leurs émotions à travers l’objectif. La première dévoile ses...
27 janvier 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Balázs Turós et le quotidien de sa grand-mère atteinte de démence
© Balázs Turós
Balázs Turós et le quotidien de sa grand-mère atteinte de démence
Confronté à la maladie de sa grand-mère et à ses propres questionnements existentiels, le photographe hongrois Balázs Turós sonde l’âme...
21 janvier 2025   •  
Écrit par Agathe Kalfas
La sélection Instagram #490 : jardin secret
© Talya Brott / Instagram
La sélection Instagram #490 : jardin secret
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine confectionnent un nid douillet. Sur leurs images se dévoilent un cocon familial...
21 janvier 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Marion Brun : faire résonner l’écho de la nuit et de la couleur
© Marion Brun
Marion Brun : faire résonner l’écho de la nuit et de la couleur
Photographe grenobloise installée à Arles, Marion Brun explore dans sa série echos, la complémentarité des couleurs et des textures, le...
17 janvier 2025   •  
Écrit par Hugo Mangin
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 27.01.25 au 02.02.25 : Nouvel An lunaire et faits divers
Chambre 207 © Jean-Michel André
Les images de la semaine du 27.01.25 au 02.02.25 : Nouvel An lunaire et faits divers
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye évoquent le Nouvel An lunaire, qui a eu lieu ce mercredi 29 janvier. Dans le...
02 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
À la Galerie Magnum, Ernest Cole met en lumière les strates de l'apartheid
Ernest Cole House of Bondage © Ernest Cole/Magnum Photos. Shebeens and Bantu Beer. 1960s.
À la Galerie Magnum, Ernest Cole met en lumière les strates de l’apartheid
La Galerie Magnum, située dans une petite cour intimiste de la rue Léon à Paris, s’est transformée en un livre ouvert sur le travail du...
01 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Podcast, mode et expérimentations : nos coups de cœur photo de janvier 2025
© Luma Koklova
Podcast, mode et expérimentations : nos coups de cœur photo de janvier 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
31 janvier 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La Filature présente l'exposition Ce silence est bruissant de paroles
© Arno Brignon
La Filature présente l’exposition Ce silence est bruissant de paroles
Jusqu’au 25 mars, La Filature de Mulhouse présente l’exposition Ce silence est bruissant de paroles, un travail collectif qui réunit les...
31 janvier 2025   •  
Écrit par Costanza Spina