Les coups de cœur #316

23 novembre 2020   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #316

Johanna Senpau et Victor Zurbarán, nos coups de cœur #316 capturent tous deux l’urbain. La première documente un paysage mélancolique, gommé par la neige, et le second donne à voir la déshumanisation de l’espace.

Johanna Senpau

« Apprendre pour moi ne passait pas par les études, mais par la découverte du monde. À partir de mes vingt ans, et durant six ans, je suis partie voyager en camion – Croatie, Grèce, Irlande, Maroc, Mauritanie, Sénégal, Inde… – C’est de cette expérience que m’est venu le désir de photographier pour rendre compte »,

confie Johanna Senpau. À son retour en France, l’artiste s’inscrit à l’ETPA de Toulouse, d’où elle sort diplômée en 2016. Désormais auteure indépendante, elle s’attache à réaliser des projets inspirés par les motivations, les peurs et les désirs humains. « Pour Aquilon, tout est parti d’une paire de chaussures de marche fondue ! Le froid, par mes pieds, traversant mon corps, a créé l’envie de capturer ce sentiment de solitude, cette sensation d’indéfini, de vide, dans ce paysage de stations de sports d’hiver, rendu fantasmagorique par un rideau de neige », raconte-t-elle. Dans ses images, le monde semble gommé. Des traces de pas, des freins de voiture laissent des calligraphies sur la terre blanche. Seules les quelques silhouettes errantes rappellent la présence de l’Homme – une présence insignifiante dans cette tempête d’éléments.

© Johanna Senpau© Johanna Senpau

© Johanna Senpau

© Johanna Senpau© Johanna Senpau

© Johanna Senpau

© Johanna Senpau

Victor Zurbarán

Né à Madrid en 1978, Victor Zurbarán a grandi en périphérie d’une grande ville. « Ce détail a généré en moi des interrogations que j’ai formulées à l’aide de la photographie. Cela m’a poussé à m’intéresser à des thèmes universels, tels que l’espace, la mémoire ou encore l’identité », explique-t-il. Formé au 8e art dès le lycée, l’auteur aime capturer les lieux, et leur capacité à raconter une infinité d’histoires « à la fois passées et hypothétiques ». « J’aime me concentrer sur un endroit, prendre le temps de l’apprivoiser, de le photographier à mon rythme », précise-t-il. Dans Emptiness, Victor Zurbarán s’intéresse à l’homogénéisation des espaces urbains. Chaque image présente un dispositif construit dans une ville, un pays différent – de l’Espagne à la France, en passant par la Suisse et l’Allemagne. « Ce projet évoque la déshumanisation de l’espace, sa transformation en une simple fonctionnalité productive, homogène et standardisée », ajoute le photographe. Éclairés par des lumières artificielles, ces endroits nous invitent à questionner les métamorphoses de l’urbain.

© Victor Zurbarán© Victor Zurbarán
© Victor Zurbarán© Victor Zurbarán
© Victor Zurbarán© Victor Zurbarán

© Victor Zurbarán

Image d’ouverture : © Victor Zurbarán

Explorez
Mouche Books édite son premier livre photo-poésie Selfportraits
© Lena Kunz
Mouche Books édite son premier livre photo-poésie Selfportraits
La revue Mouche, qui fait dialoguer le 8e art avec la poésie depuis quatre ans, lance sa maison d’édition Mouche Books avec comme premier...
27 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Corps, catch et injonctions : la séance de rattrapage Focus
©Théo Saffroy / Courtesy of Point Éphémère
Corps, catch et injonctions : la séance de rattrapage Focus
Les photographes des épisodes de Focus sélectionnés ici révèlent les corps et dénoncent les injonctions que nous leur collons. Ils et...
26 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Dans l’œil de Naïma Lecomte : rendez-vous au bord de l’eau après les cours
© Naïma Lecomte / Planches Contact Festival
Dans l’œil de Naïma Lecomte : rendez-vous au bord de l’eau après les cours
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Naïma Lecomte. Jusqu’au 4 janvier 2026, l’artiste présente Ce qui borde à Planches...
24 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #566 : Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan
© Lalitâ-Kamalâ Valenta
Les coups de cœur #566 : Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan
Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan, nos coups de cœur de la semaine, documentent des univers spécifiques. La première s’intéresse à...
24 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Twin Peaks, ambiguïté et nature morte : dans la photothèque de Stan Desjeux
Si tu devais ne choisir qu’une seule de tes images, laquelle serait-ce ? © Stan Desjeux
Twin Peaks, ambiguïté et nature morte : dans la photothèque de Stan Desjeux
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les artistes des pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les...
Il y a 5 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #567 : Himanshu Vats et Grant Harder
© Grant Harder
Les coups de cœur #567 : Himanshu Vats et Grant Harder
Himanshu Vats et Grant Harder, nos coups de cœur de la semaine, explorent la nature, et les liens qu’elle entretient avec les humains. Le...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 24 novembre 2025 : héritage, métamorphose et nature
Anish © Arhant Shrestha
Les images de la semaine du 24 novembre 2025 : héritage, métamorphose et nature
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye vous parlent d’héritage et de métamorphoses, et vous offrent même une autre...
30 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
5 événements photo à découvrir ce week-end
Rikka, la petite Balinaise, Fernand Nathan, Paris, 1956 © Dominique Darbois, Françoise Denoyelle.
5 événements photo à découvrir ce week-end
Ça y est, le week-end est là. Si vous prévoyez une sortie culturelle, mais ne savez pas encore où aller, voici cinq événements...
29 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine