Les coups de cœur #334

29 mars 2021   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #334

Linda Moro et Emma June Roze, nos coups de cœur #334 perçoivent la photographie comme un moyen de communication. La première explore, grâce à elle, l’intime, et la seconde sublime son quotidien.

Linda Moro

« J’ai eu mon premier boîtier en première année de lycée. C’était un cadeau de mon père – qui est un passionné de photographie. Si je l’ai d’abord peu utilisé, en septembre 2020, j’ai vécu quelque chose d’étrange, que j’ai du mal à exprimer : je me sentais seule, triste, en colère. Pour la première fois, j’étais perdue et vide. Une énergie en moi s’est réveillée, et j’ai eu besoin de l’exploiter d’une certaine manière »,

raconte Linda Moro. À seulement 17 ans, la jeune artiste d’origine italienne s’est plongée dans le 8e art, pour tenter de mettre en images ces sensations nouvelles. Elle réalise, depuis, des œuvres symboliques et mystérieuses où les visages, les corps, percent l’obscurité de la nuit. Pour l’autrice, le médium est une passion, une obsession. Il lui permet de donner du sens à son ressenti, de se « sentir entière ». « J’aime capturer la mélancolie. Le contraste entre celle-ci et les couleurs vives. Lorsqu’elles se rejoignent, par la composition, elles transforment la photo en une création cinématographique », précise Linda Moro. Imaginés comme des extraits de journaux intimes, ses clichés reflètent ses états d’âme, « les moments de mon passé qui me rendent triste, mais qui font de moi la personne que je suis désormais », conclut-elle.

© Linda Moro© Linda Moro

© Linda Moro

© Linda Moro© Linda Moro

© Linda Moro

Emma June Roze

Originaire de Bruxelles, Emma June Roze habite aujourd’hui à Paris, où elle a emménagé pour étudier la photographie. « Mon rapport à l’image, depuis très jeune, a quelque chose de très intime, de naturel, et doux. J’ai toujours fait de mes proches des mannequins. Ce qui m’intéresse le plus, c’est de raconter une histoire, de mettre mon sujet en avant », confie-t-elle. S’attachant à représenter un « quotidien sublimé », l’artiste s’inspire des codes de la mode pour réaliser des compositions spontanées, où les femmes sont souvent mises en avant. « Je n’ai grandi presque qu’au contact de femmes, c’est donc naturellement que je les ai placées au centre de mon travail. Je développe une relation fusionnelle avec elles », ajoute-t-elle. Voguant d’un thème à un autre, en se laissant porter par son instinct et son inspiration du moment, la photographe s’attache à détourner les instants du quotidien pour en faire des récits. Souvent pris aux flashs, ses clichés figent ses modèles en pleine action et invitent le regardeur à construire lui-même sa propre histoire. « Le banal, une fois remis en question, prend ainsi une tout autre tournure », précise-t-elle.

© Emma June Roze© Emma June Roze
© Emma June Roze© Emma June Roze
© Emma June Roze© Emma June Roze

© Emma June Roze

Image d’ouverture : © Linda Moro

Explorez
Aleksandra Żalińska rend un tendre hommage à sa grand-mère
© Aleksandra Żalińska
Aleksandra Żalińska rend un tendre hommage à sa grand-mère
À travers But please be careful out there, Aleksandra Żalińska photographie sa grand-mère, avec qui elle entretient une grande...
22 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Elie Monferier : visible à la foi
© Elie Monferier
Elie Monferier : visible à la foi
À travers Sanctuaire – troisième chapitre d’un projet au long cours – Elie Monferier révèle, dans un noir et blanc pictorialiste...
21 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Eimear Lynch s'immisce dans les préparatifs de soirées entre adolescentes 
© Eimear Lynch
Eimear Lynch s’immisce dans les préparatifs de soirées entre adolescentes 
Dans le souvenir de bons moments de son adolescence, Eimear Lynch, aujourd’hui âgée de 29 ans, a imaginé Girls’ Night. Au fil des pages...
19 novembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #519 : Pauline Köhlen et Ryan Young
© Pauline Köhlen
Les coups de cœur #519 : Pauline Köhlen et Ryan Young
Pauline Köhlen et Ryan Young, nos coups de cœur de la semaine, s’intéressent à une forme d’ancrage. La première interroge notre relation...
18 novembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Chaumont-Photo-sur-Loire, une 7ᵉ édition où la  poésie tutoie l'engagement écologique
Décolorisation, 2024 © Letizia Le Fur, courtesy Galerie Julie Caredda – Paris
Chaumont-Photo-sur-Loire, une 7ᵉ édition où la poésie tutoie l’engagement écologique
Sur les bords de Loire, dans l’idyllique domaine du château de Chaumont-sur-Loire, se sont installées cinq expositions qui célèbrent la...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Marie Le Gall : photographier un Maroc intime
© Marie Le Gall
Marie Le Gall : photographier un Maroc intime
Absente depuis vingt ans, lorsque Marie Le Gall retourne enfin au Maroc, elle découvre un territoire aussi étranger que familier....
22 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Aleksandra Żalińska rend un tendre hommage à sa grand-mère
© Aleksandra Żalińska
Aleksandra Żalińska rend un tendre hommage à sa grand-mère
À travers But please be careful out there, Aleksandra Żalińska photographie sa grand-mère, avec qui elle entretient une grande...
22 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Mode et séduction : Austn Fischer allie art et Tinder
© Austn Fischer
Mode et séduction : Austn Fischer allie art et Tinder
Installé à Londres, Austn Fischer puise dans les ressorts de la communauté LGBTQIA+ pour interroger les notions traditionnelles de genre....
21 novembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet