Les coups de cœur #385

18 avril 2022   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les coups de cœur #385
Lou Westrelin et Sarah Gharbi, nos coups de cœur #385, sont toutes deux passionnées par les disciplines artistiques plurielles. L’une capture des images aux influences picturales, quand l’autre fait dialoguer les médiums pour créer une œuvre narrative.

Lou Westrelin

Née en 2003 à Belfort, Lou Westrelin est passionnée, depuis toujours, par les multiples formes d’art : le dessin et la peinture notamment. « Mais c’est la photographie qui m’attirait le plus. En 2021, j’ai commencé à pratiquer, tout d’abord avec mes ami·es, puis en shootant mon environnement. J’ai ensuite voulu faire évoluer mon écriture, et j’ai arrêté les portraits “simples” pour me lancer dans un travail qui retranscrivait davantage ma vision du 8e art », raconte-t-elle. Inspirée par le surréalisme poétique de René Magritte, et les réalisations étranges de Ben Zank, la jeune artiste s’attache à composer des œuvres atypiques, où les sujets se cachent, se camouflent derrière des objets comme des éléments du décor. « Pour moi l’art – peu importe la discipline – cherche à transmettre une émotion. C’est ce que j’essaie toujours de faire. Je capture des instants qui paraissent irréels pour créer une coupure avec le vrai monde », déclare-t-elle. Un foulard voilant les traits d’un homme, une éclaboussure de lait jouant le rôle de masque, un arbre-poteau imposant… Entre humour et sensibilité, Lou Westrelin donne à voir des figures anonymes aux mouvements parlants, des dialogues sourds animés par un visuel poignant.

© Lou Westrelin

© Lou Westrelin© Lou Westrelin
© Lou Westrelin© Lou Westrelin

© Lou Westrelin

© Lou Westrelin

Sarah Gharbi

À 24 ans, Sarah Gharbi, étudiante en Art plastique à la Sorbonne, bouillonne d’envies, de ressources et d’inspirations. Par son approche multidisciplinaire, mêlant médium photographique, vidéo, rédaction et peinture, l’artiste compose une œuvre personnelle, à la croisée des approches plasticiennes. « Je sens que ma pratique évolue, elle est davantage narrative. Avant, j’aspirais à faire quelque chose d’esthétique pour avoir une identité visuelle forte, sans qu’il y ait vraiment de discours, chose que je réussis à présent à élaborer », affirme-t-elle. Au fil de ses séries, son écriture s’affine, et gagne en profondeur, se déplaçant pas à pas vers l’autofiction. Dans son projet Au nom du père, elle met en scène sa petite sœur − miroir de son enfance − et interroge la figure du père absent dans la construction d’une jeune fille. Elle puise ainsi dans son expérience pour la sublimer et l’incarner. Dans les images de Sarah Gharbi, le décor est lui aussi chargé d’histoire. « Mes mises en scène sont calculées, presque théâtralisées. J’écris des sortes de scénarios sur lesquels m’appuyer. Les endroits où je crée sont bruts, et nous invitent instantanément à rentrer dans la narration », ajoute-t-elle. En découle une atmosphère mélodramatique, qui ravive les souvenirs d’un passé imaginaire, où les protagonistes, petit·e·s ou grand·e·s, crèvent l’écran.

© Sarah Gharbi© Sarah Gharbi

© Sarah Gharbi© Sarah Gharbi

© Sarah Gharbi© Sarah Gharbi

© Sarah Gharbi

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