Nos coups de cœur #389, Anne-Laure Étienne and Émile Herlemont capturent avec style leur environnement. Pour y parvenir, l’une accorde une importance particulière à la mise en scène, et l’autre se spécialise dans le minimalisme.
Anne-Laure Étienne
« L’être humain est le principal sujet de mes photographies. J’aime questionner l’invisible de nos états d’être, la relation perpétuelle entre l’intérieur et l’extérieur, l’âme en mouvance. Mes photographies sont une invitation au dialogue par le corps et au voyage par l’esprit »,
annonce Anne-Laure Étienne. Après avoir étudié l’anglais et l’histoire de l’art à l’université, l’artiste de 30 ans a poursuivi ses études à travers la photographie et le graphisme. Aujourd’hui installée à Lyon, elle développe une œuvre colorée où se croisent mises en scène, portraits poétiques, influences musicales et adoration de la nature. Un univers qu’elle a appris à affiner à travers la pratique de l’autoportrait. « Le fait d’être mon propre modèle m’imposait une certaine rigueur, un rythme. Je pouvais choisir le moment, le lieu, la pose, le stylisme, l’angle, le mouvement, l’intention. Je pense que cela m’a permis d’aiguiser mon regard » précise-t-elle. Jouant avec les corps et leur impact sur l’environnement, Anne-Laure Étienne compose une ballade douce et légère, rythmée par diverses nuances de couleurs, de textures et d’émotions.
© Anne-Laure Etienne
Émile Herlemont
Le toit d’une maison transperçant le ciel, un portrait coloré pris au flash, la lumière tamisée du soleil filtrant à travers un rideau, un dimanche matin… Minimalistes et graphiques, les créations d’Émile Herlemont se lisent comme des ébauches de récits dont il nous faut écrire le développement. Né dans le nord de la France de parents artistes, le photographe a baigné dans la création depuis son enfance. Et c’est naturellement que le médium s’est imposé comme son moyen d’expression favori. « J’essaie de jouer avec le côté instinctif de spontané de l’image en équilibrant avec une dimension épurée, faussement posée. Les bâtiments, les visages et les formes demeurent mes principaux sujets », ajoute-t-il. Inspiré par les auteurs « qui vont à l’essentiel et réalisent des images directes » – Richard Avedon, Bastiaan Woudt, Guillaume Lavrut – et par sa propre expérience dans le monde de la mode, Émile Herlemont fait jaillir de ses clichés des compositions, des thèmes forts qu’on ne peut s’empêcher de remarquer.
© Émile Herlemont
Image d’ouverture : © Anne-Laure Etienne