C’est au cours de voyages que Michael Morgan et Lucie Martel nos coups de cœur #396 sont tombés amoureux de la photographie. Depuis, l’un s’emploie à réaliser des séries documentaires, et l’autre à révéler l’émotion de l’intime.
Michael Morgan
C’est au cours d’un voyage en Australie, lors d’une année sabbatique durant ses études, que Michael Morgan a découvert sa passion pour la photographie documentaire. De retour dans son Royaume-Uni natal, il s’attèle à développer son écriture, prêt à tout pour éviter un quotidien passé derrière un bureau. D’abord assistant, il se spécialise ensuite grâce à un bachelor en photographie et réalise aujourd’hui commandes et projets personnels. Grassroots est justement l’un d’entre eux. « Ces dernières années, en raison d’une crise financière nationale, le football communautaire a perdu des subventions, et par conséquent, les jeunes ont de moins en moins l’opportunité de jouer. Mais malgré ces contraintes, ce sport est – depuis la révolution industrielle – profondément lié à la vie des communautés. De nombreuses personnes donnent de leur temps pour maintenir cette tradition. Elle donne un sens aux choses, une certaine camaraderie. C’est un moyen de s’exprimer », raconte l’auteur. Lui-même ancien joueur amateur, il rend ainsi hommage aux « grassroots » – ces clubs qui ne sont pas professionnels. Se servant de la lumière naturelle, il donne à voir l’envers du décor avec une affection certaine, et une douceur apaisante.
© Michael Morgan
Lucie Martel
« Mes photographies sont ma biographie. Elles représentent ma vie à la manière du carnet de croquis d’un peintre qui m’accompagnerait quotidiennement pour tenter de rendre visible mon expérience du réel. Mon boîtier me permet de garder une trace de ma vie, de ce qui a interpelé mon regard, mes émotions… »,
confie Lucie Martel. L’artiste de 22 ans actuellement étudiante aux Beaux-Arts est tombée amoureuse du médium lors d’un voyage aux États-Unis en 2005, en observant sa mère capturer leur aventure. Aujourd’hui, elle explore l’intime et le fugace à l’aide de son objectif, s’amusant à immortaliser ce qui file trop rapidement : les ombres changeantes, la lumière et son étrangeté, comme des moments amicaux aussi brefs que forts. « J’aime aussi beaucoup ma maison, qui est un domaine familial. J’ai fait des milliers d’images dans ce lieu qui m’obsédait. Mes autres thèmes de prédilection ? Les corps en suspens dans l’espace, le paysage, ou le quotidien. Toutes ces visions qui me touchent et que je souhaite garder près de moi », poursuit-elle. Inspirée par Julien Magre, Nan Goldin ou encore Théo Gosselin, elle s’attache, avec une grande sincérité, à faire de l’ordinaire un tremplin d’émotions.
© Lucie Martel
Image d’ouverture : © Lucie Martel