David Ropars et Ulysse Beaurin, nos coups de cœur #434, façonnent tous deux une œuvre aux monochromes envoûtants. C’est l’étrangeté qui prime chez l’un, et l’élégance du mouvement chez l’autre.
David Ropars
« Je suis un autodidacte curieux, ravi d’apprendre, parfois éparpillé. Disons que les cases et les catégories me semblent souvent des classifications bien étranges », affirme David Ropars. Photographe d’inspiration philosophique, porté par des univers pluriels allant de Graciela Iturbe à SMITH, David Ropars conçoit le médium comme le moyen de bâtir une relation indéfinissable avec les êtres et le monde. Si ses premiers souvenirs de photos remontent à ses années d’adolescent, ce n’est que très récemment que le déclic s’est fait, et qu’il s’est véritablement rendu compte de la nécessité du 8e art dans son existence. « Et pourquoi photographier ? Je cherche une attention poétique, ces silences qui parlent, ce qui se dit en contour d’une photo (…) Certainement parce que je ne suis pas apaisé que je dois m’exprimer. Parce que ça me met en joie. J’aime aussi le côté solitaire qui va avec cette pratique, le dialogue que je dois instaurer avec moi-même. C’est long et dur, mais maintenant je sais que je veux poursuivre avec acharnement et que d’autres champs photographiques sont en gestation. Je suis un très jeune photographe finalement. » Dans son monde visuel monochrome peuplé de visages errants, de « fantômes » sensibles, de paysages en mouvement, David Ropars part à la conquête de ce qui se créer dans le vide, dans les traces laissées par l’absence, les départs et même parfois la mort.
© David Ropars
Ulysse Beaurin
C’est peu avant la naissance de sa fille, en 2019, qu’Ulysse Beaurin se procure son premier boîtier numérique. Un achat motivé certainement par l’heureuse arrivée de son enfant, mais surtout par la découverte des courses de chevaux de Vincennes. Car pour le joaillier de formation, ce spectacle humain et animalier offre à son œil émerveillé autant de scènes fantasques et esthétiques à capturer. « Je ne suis à priori pas très à l’aise avec les gens que je ne connais pas. Je suis timide et maladroit mais j’arrive de mieux en mieux à les approcher. Le portrait est selon moi extrêmement important pour raconter l’histoire, passée, présente ou future, des personnes et du lieu dans lequel nous nous rencontrons. L’attachement vif qui émerge de ce bref échange est déterminant pour la suite. Certaines personnes sont tellement rayonnantes qu’il m’est indispensable de les regarder pour enfin réussir à me situer dans ma propre histoire », déclare-t-il. D’un père artiste plasticien, Ulysse Beaurin s’affaire à aborder son environnement avec sensibilité et douceur, cherchant toujours à déceler l’élément graphique dans un geste ou un détail vivant. Tels des joyaux, les images en noir et blanc d’Ulysse Beaurin parent le monde d’une aura élégante. « J’aime remettre constamment les choses en question », conclut-il.
© Ulysse Beaurin
Image d’ouverture © Ulysse Beaurin