Jordan Sapally et Chloé Laval, nos coups de cœur #442, s’unissent dans le désir commun de sublimer la beauté du quotidien. Alors que l’un parcourt le monde pour capturer des émotions, l’autre saisit la douce poésie de son environnement.
Jordan Sapally
Depuis trois ans, alors qu’il exerçait le métier d’attaché de presse à Paris, Jordan Sapally a tout quitté pour rejoindre Albi et vivre de sa passion : la photographie culinaire. Il s’initie au médium dès son plus jeune âge et grandit avec un appareil entre les mains. « J’aime aligner ce que je vois avec ce que je ressens et capter des instants qui ne semblent avoir aucun intérêt. Je donne un sens minimaliste à mes photos, en éliminant le superflu et me focalisant sur l’essentiel », déclare le photographe âgé de 28 ans. Quand il ne capture pas les cuisines de restaurants étoilés, Jordan Sapally se concentre sur les ambiances, ce qui peut paraitre palpable ainsi que l’instantanéité de ses voyages et ce que la rue lui offre. Cette démarche s’illustre admirablement dans le portrait d’un homme à Jaipur, en Inde, lors du Holi Festival. « Sa peau assez sombre est contrastée par les poudres colorées qu’on a pour tradition de se jeter au visage à l’occasion de cette fête célébrant la vie et le solstice du printemps. Cet homme simple, comme on en croise des milliers, sublimé par une palette de couleurs, semble incarner le visage d’une Inde nouvelle, moins triste que l’image qu’on peut avoir habituellement », précise celui qui aime s’inspirer des images de Théo Gosselin, Maud Chalard ou encore Martin Parr. Avec une sincérité propre à ses clichés, il conclut : « Si de jeunes photographes lisent ces quelques lignes, j’ai vraiment envie de leur dire de se lancer et d’oser un maximum. La photographie est un formidable moyen d’expression. J’invite ceux et celles qui hésitent, à montrer ce qu’iels font et de plonger à pieds joints dans cet art qui les anime ! »
© Jordan Sapally
Chloé Laval
Graphiste et illustratrice de profession, Chloé Laval développe dès son plus jeune âge une grande sensibilité artistique. « Mon intérêt pour la photo remonte à mon adolescence. C’est en me replongeant dans les vieux albums de famille qui prennent bien souvent la poussière sur une étagère ou au fond d’un tiroir qu’est probablement née cette passion », explique la photographe installée à Biarritz et originaire de Bordeaux. Autodidacte, elle débute avec un appareil numérique. Puis, sa grand-mère lui offre un boîtier argentique et une véritable osmose naît. À son tour, elle capture ses « propres archives » teintées de cette colorimétrie unique, typique de la photographie analogique. « J’aime cette idée de traces, de mémoire. Le fait de pouvoir capturer un fragment de vie, avoir cette capacité de figer le temps qui nous file entre les doigts dans une image. » Ses clichés invitent à la contemplation, mais également à l’imagination. Dans cet univers doux et silencieux, nous nous laissons emporter à l’invention de bribes d’histoires, qu’elles soient romancées ou concrètes. En capturant son environnement et ses escapades, Chloé Laval désire retranscrire des émotions, une aura ou même une certaine intimité. « Le quotidien est un sujet qui m’inspire. Je l’aime pour la simplicité qui s’y trouve et toute la beauté qui en découle », confie-t-elle. Attirée par les univers visuels tant esthétiques que poétiques, la photographe puise son inspiration dans les travaux rêveurs de Pia Riverola, Viktor Balaguer, Alexander Samuels ou encore Claire Guarry. Une précieuse ode imagée au lâcher-prise et à la création.
© Chloé Laval
Image d’ouverture : Chloé Laval