Péo et Samuel Benavides, nos coups de cœur #446, se plaisent à capturer un quotidien avec spontanéité. Pour l’un, c’est un moyen d’exprimer le fond de sa personne, pour l’autre c’est une manière de faire émerger du beau dans le trivial.
Péo
C’est après son entrée au lycée que Péo s’est initié à la photographie. S’inspirant d’ambiances concrètes qu’il retrouve dans des albums de musique, dans des tableaux d’artistes contemporain·es, ou dans des moments ordinaires auprès de ses ami·es, il construit un univers où l’urbain côtoie les flâneries de voyage. En constant apprentissage, il se laisse porter à l’improvisation vantant son instantanéité et les élans créatifs qu’elle lui procure. « J’essaie toujours de changer le moins possible les couleurs en postproduction, parce que j’aime garder le côté spontané et naïf de mes images. Je suis attiré par les teintes chaudes, contrastées, le tout dans une certaine subtilité. Je vois les images, plus comme des moments, faisant écho à mes souvenirs et à mon essence », avoue-t-il. Délinquances d’un soir, épreuve du baccalauréat partie en fumée, périple dans un désert infini… Les instants envolés se superposent et s’assemblent pour traduire ce qui a existé et qui subsistera à travers son objectif éclairé.
© Péo
Samuel Benavides
Étudiant en master d’histoire de l’art contemporain, Samuel Benavides s’est tourné vers le médium de manière autodidacte, souhaitant garder une trace et partager les douces épiphanies de beauté dont lui seul était témoin. Pratiquant quasi exclusivement à l’argentique, il s’attarde à représenter des détails graphiques, ou des émotions ressenties, pour ainsi suggérer un plaisir quelconque, un sourire fugace. « Ce qui me plaît dans l’argentique c’est son rendu particulier des couleurs, surtout dans les lumières artificielles, son grain adoucit les images et donne de la texture. Elles ont plus de caractères à mon sens. La non-instantanéité de l’argentique est aussi importante, je me laisse guider par une émotion et par une recherche d’esthétique grâce à ce médium. Le fait de prendre son temps canalise ce que l’on ressent, la photo est plus instinctive, mais aussi plus posée », déclare-t-il. Redonner ses lettres de noblesse à ce qui trop vite se perd dans l’ordinaire, voici le dessin des images de Samuel Benavides.
© Samuel Benavides
Image d’ouverture © Samuel Benavides