L’expérimentation est au cœur de la pratique artistique d’Orane Mondani et Ivett Vega, nos coups de cœur #459. Alors que l’une illustre de manière poétique l’idée d’errance, l’autre nous transporte dans un conte visuel aux mille et une fleurs.
Orane Mondani
À l’âge de huit ans, Orane Mondani reçoit son premier boîtier par son père. Au fil des années, la photographie s’impose dans sa vie tel un médium polyvalent avec lequel elle ne cesse d’explorer et d’apprendre. Diplômée de l’école de Condé Lyon en 2022, elle poursuit ses études en graphisme et image à l’école supérieure d’art et de design de Saint-Étienne. « Je définirais mon univers comme mélancolique, sensible, doux et poétique, à l’opposé de ma propre pratique que je considère plus crue, obsessionnelle et compulsive », confie l’artiste âgée de 22 ans. Dans son projet Albatros, Orane Mondani fait référence au poème de Charles Baudelaire. « L’albatros est un oiseau connu pour sa capacité à survoler de vastes distances en planant. Il peut parcourir des kilomètres pendant plusieurs mois sans se reposer. Il survole sans s’arrêter », précise la photographe. Les paysages brumeux et les autoportraits capturés à l’argentique qui composent cette série lui permettent de partager cette sensation d’errance qui l’anime au quotidien. « Mon intérêt pour l’errance découle de ma propension à déambuler sans but. Elle n’est pas simplement une pratique pour moi, c’est une part intégrante de ma vie et la photographie est indissociable de cette expérience », explique-t-elle. À travers le personnage de l’albatros, l’artiste illustre un conte personnel enivrant entre poésie et philosophie.
Ivett Vega
« Pour moi, une fleur offre une infinité de combinaisons et de possibilités de la regarder, toujours élégante, toujours prête. Lorsque je photographie des fleurs, il y a un jeu de superposition et d’intervention que je veux transmettre comme une qualité magique », raconte Ivett Vega. Originaire du Mexique, l’artiste visuelle travaille principalement avec des pellicules 35mm, des Polaroïds et une caméra Super 8. Son univers fleuri et coloré reflète sa créativité et son attrait pour les techniques anciennes. Avant de développer ses prises de vues, elle peint à la main ses films afin d’expérimenter le médium comme une œuvre d’art. « J’aime ne pas voir immédiatement le résultat de ce que je capture. Je souhaite que mes clichés ressemblent à ce qu’est l’éphémère, représentant un amour pour le banal. Les fleurs que je rencontre, la lumière qui brille d’une certaine manière, les paysages qui me rendent heureuse d’être en vie… », confie la photographe. Une ballade visuelle dans un champ de fleurs où il fait bon flâner.