Un vent de douceur et d’intimité plane dans les univers de nos coups de cœur de la semaine, Paula Fernandez et Ariane Longevial. Tandis que l’une donne à voir l’illustration poétique de ses émotions, l’autre capture en format Polaroïd sa relation amoureuse emplie de tendresse.
Paula Fernandez
Sur sa galerie Instagram, Paula Fernandez dévoile de délicates images qui illustrent ses états d’âme. Dès son plus jeune âge, les arts visuels gravitent dans son quotidien. Elle devient par la suite graphiste et photographe professionnelle. « J’ai toujours été une fille timide et observatrice. Ma pratique est basée sur tout ce que je perçois en observant mon environnement. Chaque cliché capture les perceptions et les émotions que j’éprouve, offrant un aperçu intime de ma façon unique de comprendre la vie », confie-t-elle. Portrait, paysage ou encore macrophotographie, Paula Fernandez ne cesse d’expérimenter son univers afin de renouveler les histoires qu’elle souhaite raconter. « Mes photographies n’essaient pas seulement d’immortaliser l’esthétique visuelle d’un moment, elles cherchent aussi à transmettre les émotions et les histoires qui séparent chaque instant capturé », précise l’artiste espagnole qui a grandi à Celrà, en Catalogne. La lumière effleure les corps, les fleurs se délectent de leur propre beauté enivrante, la lune chatouille le soleil… D’une composition à une autre, la photographe nous immisce avec finesse dans un rêve éveillé où il fait bon se balader. « Je suis profondément attachée à la nature et à la sérénité qu’elle m’apporte. J’aime explorer différents sujets, sans me limiter à une catégorie spécifique, car cela me permet de découvrir constamment de nouveaux mondes », conclut l’artiste.
Ariane Longevial
« Rimbaud disait : « J’assiste à l’éclosion de ma pensée, je la regarde, je l’écoute », c’est ce que je ressens et c’est ce que je photographie tous les jours dans mon couple. À la manière de Toulouse-Lautrec, je m’immisce dans notre duo, dans notre intime, avec douceur, je révèle la découverte du corps de l’autre », explique Ariane Longevial à propos de sa série Je est une autre. Âgée de 24 ans et originaire d’Agen, elle découvre le médium en volant le boîtier de son frère alors qu’elle était malade. « L’appareil est devenu mon bouclier pour affronter la vie. Il me protégeait, derrière lui je ne risquais plus rien », confie-t-elle. Au fil des jours, l’artiste immortalise sa relation amoureuse. Telle une déclaration, chaque cliché dévoile le souvenir d’un moment de partage et prend la forme nostalgique d’un Polaroïd. « Ce format s’est imposé à moi. J’aime son instantanéité, sa texture et sa chimie capricieuse. Ce projet est une ode à l’apprentissage d’un amour saphique et d’une relation que l’on ne nous a jamais expliqué », précise l’artiste qui puise son inspiration dans les comédies romantiques des années 1990 et 2000, mais aussi à travers les photographies de Vivian Maier, Sophie Calle, Nan Goldin ou encore Harry Gruyaert. Avec cette collection d’images, Ariane Longevial partage avec pudeur son intimité et dévoile une création visuelle douce et nécessaire.