Les coups de cœur #491 : Vincent Duluc-David et Izia Falourd

Les coups de cœur #491 : Vincent Duluc-David et Izia Falourd
© Vincent Duluc-David
© Vincent Duluc-David

Nos coups de cœur de la semaine, Vincent Duluc-David et Izia Falourd, transcendent leur sujet pour explorer une réalité plus globale – un rapport au monde. Alors que les images de Vincent Duluc-David interrogent la construction de la masculinité à travers de jeunes membres d’un club de lutte, celles d’Izia Falourd convoquent la puissance d’évocation des forêts pour raviver sa propre enfance.

Vincent Duluc-David

C’est à l’occasion d’un voyage au Kirghizistan, réalisé en 2023, que Vincent Duluc-David franchit la porte d’un club de lutte« Dans les anciens pays du bloc soviétique, presque tous les enfants ont pratiqué ou pratiquent cette discipline. Beaucoup nourrissent le rêve de devenir champions, un peu comme le football en France », nous renseigne-t-il. Fasciné par ce qu’il découvre, le photographe entame alors Le Seul Rêve, une série au long cours prenant place dans plusieurs territoires de l’ex-URSS. Ses images saisissent « la frontière contradictoire où se heurtent douceur et violence » et révèlent une ambition qui dépasse le sport, témoignant d’un désir d’ascension sociale. « Ces jeunes sont à la fois innocents comme des enfants et sérieux comme des adultes. Leurs yeux reflètent l’enthousiasme ou la timidité, tandis que leur corps porte les stigmates de la lutte : oreilles en chou-fleur, égratignures et cicatrices », poursuit-il. Par ce biais, il interroge finalement cet apprentissage qui va de pair avec la construction de la masculinité.

© Vincent Duluc-David
© Vincent Duluc-David
© Vincent Duluc-David
© Vincent Duluc-David
© Vincent Duluc-David
© Izia Falourd

Izia Falourd

Loin d’être une évidence – n’ayant pas grandi dans un milieu artistique – la photographie ne s’est imposée à Izia Falourd que pas à pas, au fil des expériences et des découvertes. C’est en particulier celle du travail de Chris Killip – témoin engagé de la désindustrialisation des années 1970 et 1980 dans le Nord de l’Angleterre – il y a deux ans qui l’incite à s’acheter son premier argentique, et à capturer celleux qui entretiennent avec elle une relation de proximité. Mais aussi « les paysages, et surtout les forêts », ainsi que les détails souvent négligés de la nature, qui ont, pour la jeune artiste, un pouvoir extraordinaire de réminiscence de sa propre enfance. Précisément, « ancrer les choses dans la réalité tangible, lutter contre l’oubli et préserver les moments précieux » semblent être les priorités de son œuvre, tant ses observations photographiques touchent au sensible et au personnel. 

© Izia Falourd
© Izia Falourd
© Izia Falourd
© Izia Falourd
© Izia Falourd
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