Alexis Barbe et Eduardo Oropeza, nos coups de cœur de la semaine, puisent leur inspiration dans les métropoles. Le premier capture leur tumulte depuis un point fixe quand le second sillonne les rues.
Alexis Barbe
Pendant une année, Alexis Barbe a été le photographe d’un bar à cocktails de la rue du Faubourg Saint-Denis, sans le 10e arrondissement parisien. Un jour, alors qu’il prend le portrait d’un barman devant la porte de l’établissement, une idée lui vient : désormais, il immortalisera toutes les personnes qui passent par là. « Je fais face à une scène de vie et, grâce à mon appareil, j’arrive à mettre des mots dessus, car une photographie parle toujours d’elle-même. Je retranscris ce que je vois avec ma sensibilité que je développe quand je sors ou rencontre quelqu’un. Avec ce projet, j’ai envie de raconter le quotidien de ce quartier, si riche en diversité », explique-t-il. Muni de son trépied, il se livre alors à cet exercice le week-end et quand du temps s’offre à lui. De cette pratique assidue résulte une collection de clichés réalisés au flash, sous le soleil comme sous la pluie battante. Les êtres pressés se succèdent ainsi dans un défilé coloré, souvent perdus dans leurs pensées, qui témoignent de leurs habitudes.
Eduardo Oropeza
Depuis le rivage, l’océan se confond avec un ciel au crépuscule. Du haut d’une montagne, le lointain se dissipe dans la brume. En ville, les contours des immeubles se réinventent au gré des reflets des vitrines, des mouvements des véhicules et des ombres créées par les lampadaires. « Je recherche toujours une certaine intemporalité dans mes tirages, quelque chose qui transmet un sentiment auquel nous pouvons nous identifier, dans la banalité de la vie quotidienne. Je pense que le moment et la lumière peuvent avoir des répercussions sur la narration, que ce soit par la connaissance intime d’un lieu ou par la curiosité avide d’en explorer un nouveau. Il m’arrive de composer des photographies comme s’il s’agissait d’images fixes d’un film non écrit », confie Eduardo Oropeza. Au fil de ses voyages, l’artiste mexicain capture les paysages qu’il traverse à l’aide de son boîtier argentique, mais également d’une caméra Super 8, et romance ainsi les jours ordinaires.