Les coups de cœur #521 : Aurélia Sendra et Hugo Payen

02 décembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #521 : Aurélia Sendra et Hugo Payen
© Hugo Payen
© Aurélia Sendra

Aurélia Sendra et Hugo Payen, nos coups de cœur de la semaine, figent les instants de milieux disparates. La première prend pour cadre des concerts de metal tandis que le second puise l’inspiration au gré de ses pérégrinations dans les rues.

Aurélia Sendra

C’est en 2021 qu’Aurélia Sendra a commencé à immortaliser le milieu du punk hardcore, du stoner et du doom. Les concerts reprenaient alors peu à peu, et la photographe, adepte de ces sonorités, redécouvrait cette scène musicale et son public, les convictions et les politisations qui les animent. Portée par une volonté de constituer des archives, elle souhaitait témoigner de l’évolution du metal en France où, l’année passée, il a grandement gagné en popularité. « J’ai eu envie de photographier ce moment d’âge d’or, comme si, comme cela, il pouvait perdurer », explique-t-elle. Ses portraits cristallisent ainsi l’effervescence d’une culture. Ils capturent « l’état de transe » des artistes au cours de leurs performances et l’ambiance qui règne dans la salle, l’engouement des fans. « Dans mes clichés, j’ai toujours à cœur de mettre une part un peu poétique. J’utilise une palette de couleurs qui rend les choses plus nostalgiques, aussi », explique-t-elle. À travers cette démarche, elle souhaite finalement « raconter de manière presque anthropologique cette nouvelle génération ».

© Aurélia Sendra
© Aurélia Sendra
© Aurélia Sendra
© Aurélia Sendra
© Aurélia Sendra
Photographie en noir et blanc d'Hugo Payen montrant un skater dans la rue
© Hugo Payen

Hugo Payen

« J’aime bien voir mon approche comme un monde en perpétuelle construction. Je réagis beaucoup avec les émotions qui me traversent. Je suis quelqu’un de très mélancolique. J’écris pas mal sur la scène musicale sur le côté, et j’aime dire que, souvent, la mélancolie que m’apporte la musique déborde un peu à travers mes objectifs », déclare Hugo Payen. Journalise de profession, le photographe bruxellois considère la ville comme une toile propice à cette expression, mais également à l’expérimentation. Cet attrait pour l’image prise sur le vif remonte à ses 12 ou 13 ans, au moment où ses parents lui ont offert son premier boîtier. « Depuis des années, je ne peux pas sortir de chez moi sans un appareil – argentique comme numérique – dans mon sac. Je pense que c’est l’idée de pouvoir raconter le réel qui m’attire plus que tout », assure-t-il. Un voyage à New York a ensuite scellé son envie de figer les instants qu’il perçoit, quelle que soit leur nature. « J’adore porter le regard sur les choses les moins évidentes. C’est Samuel Forey, un journaliste indépendant français, qui explique dans son livre Les Aurores incertaines que les meilleures histoires sont celles qui ne font pas de bruit. Cette idée, elle me reste en tête en permanence », conclut-il.

Photographie d'Hugo Payen montrant un homme sous un parapluie dans la rue
© Hugo Payen
Photographie d'Hugo Payen montrant une personne derrière un stand de hot dogs
© Hugo Payen
Photographie d'Hugo Payen montrant des roses dans un rétroviseur
© Hugo Payen
Photographie d'Hugo Payen montrant une main au dehors d'une voiture
© Hugo Payen
À lire aussi
Les coups de cœur #520 : Louise Massis et Émile Lecomte
© Émile Lecomte
Les coups de cœur #520 : Louise Massis et Émile Lecomte
Louise Massis et Émile Lecomte, nos coups de cœur de la semaine, parlent de corps, de simplicité et d’intimité. Si la première se plonge…
25 novembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #519 : Pauline Köhlen et Ryan Young
© Pauline Köhlen
Les coups de cœur #519 : Pauline Köhlen et Ryan Young
Pauline Köhlen et Ryan Young, nos coups de cœur de la semaine, s’intéressent à une forme d’ancrage. La première interroge notre relation…
18 novembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Explorez
À la MEP, Tyler Mitchell joue avec les codes du portrait formel
The root of all that lives, 2020 © Tyler Mitchell. Courtesy de l'artiste et de la Galerie Gagosian
À la MEP, Tyler Mitchell joue avec les codes du portrait formel
Jusqu’au 25 janvier 2026, la Maison européenne de la photographie présente la première exposition personnelle de Tyler Mitchell en...
19 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Au musée des Arts décoratifs, Guénaëlle de Carbonnières exhume la mémoire
© Guénaëlle de Carbonnières
Au musée des Arts décoratifs, Guénaëlle de Carbonnières exhume la mémoire
Jusqu’au 1er février 2026, le musée des Arts décoratifs de Paris vous invite à découvrir Dans le creux des images. Cette exposition...
19 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #533 : au pays des mots
© Simon Phumin / Instagram
La sélection Instagram #533 : au pays des mots
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine se plongent dans les livres et les univers composés de mots. Ouvrages, magazines...
18 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Paris Photo 2025 : les incontournables de cette édition
3 of Cups, de la série This Happened To You, 2025 © Atong Atem, courtesy Mars Gallery
Paris Photo 2025 : les incontournables de cette édition
Pour son édition 2025, la foire internationale Paris Photo transforme une nouvelle fois le Grand Palais en boulevard incontournable du 8e...
14 novembre 2025   •  
Nos derniers articles
Voir tous les articles
À la MEP, Tyler Mitchell joue avec les codes du portrait formel
The root of all that lives, 2020 © Tyler Mitchell. Courtesy de l'artiste et de la Galerie Gagosian
À la MEP, Tyler Mitchell joue avec les codes du portrait formel
Jusqu’au 25 janvier 2026, la Maison européenne de la photographie présente la première exposition personnelle de Tyler Mitchell en...
19 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Au musée des Arts décoratifs, Guénaëlle de Carbonnières exhume la mémoire
© Guénaëlle de Carbonnières
Au musée des Arts décoratifs, Guénaëlle de Carbonnières exhume la mémoire
Jusqu’au 1er février 2026, le musée des Arts décoratifs de Paris vous invite à découvrir Dans le creux des images. Cette exposition...
19 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Loose Fist : une cartographie de la masculinité par Arhant Shrestha
Adarsh © Arhant Shrestha
Loose Fist : une cartographie de la masculinité par Arhant Shrestha
À la librairie 7L, le photographe népalais Arhant Shrestha présente Loose Fist, livre et exposition issus d’un long travail de...
18 novembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
La sélection Instagram #533 : au pays des mots
© Simon Phumin / Instagram
La sélection Instagram #533 : au pays des mots
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine se plongent dans les livres et les univers composés de mots. Ouvrages, magazines...
18 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger