Les coups de cœur de la rédaction : Charlotte Abramow

03 décembre 2019   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les coups de cœur de la rédaction : Charlotte Abramow

À presque 22 ans, Charlotte Abramow a un parcours qui impressionne. À 13 ans, pour combattre l’ennui d’une journée d’été, elle fait des photos de fleurs dans son jardin et commence à photographier ses amis avec son appareil numérique. Trois ans plus tard, elle réalise des shootings qu’elle organise autour d’une histoire, d’une ambiance…

Elle choisit un modèle, le maquille et l’habille avant de construire ses images. L’année suivante, en 2010, elle rencontre Paolo Roversi, qu’elle admire, lors d’un stage à Arles. Entre les deux le courant passe. Charlotte « boit les paroles du photographe de mode », ce dernier dira d’elle qu’elle « fait preuve de beaucoup de volonté, d’énergie, et a l’âme d’une guerrière ». En 2011, elle gagne le prix du public d’un concours photo (grâce à sa communauté Facebook de 122 000 followers) et réalise des couvertures de magazine – dont Elle Belgique –, pendant qu’elle termine le lycée.

Son caractère s’affirme en même temps que ses images gagnent en densité. « Plutôt qu’une jeune photographe, j’aimerais que les gens retiennent le fait que je sois une femme qui porte son regard sur la jeune génération féminine », déclare Charlotte au magazine Paulette. Elle vient à Paris, est admise aux Gobelins en 2013, et a reçu le prix Picto de la jeune photographie de mode à l’automne dernier. Gobelins l’École de l’image devient sa « deuxième maison », où elle prend garde à rester elle-même et ne pas être « formatée ». Son œil s’aiguise au contact des enseignants « qui nous conseillent sans jamais nous dicter les choses », et l’émulation entre étudiants stimule sa créativité. « Je suis devenue beaucoup plus perfectionniste et exigeante envers moi-même, déclare-t-elle, et mon rapport à la technique a changé une grande part de mon rapport à la photographie. » Elle qui avait « une peur bleue du studio » a réussi à y développer un univers qui lui plaît, « une esthétique assez minimaliste montrant des personnages dans des poses contemplatives, comme s’ils étaient fatigués de la vie ou plongés dans leurs songes, avec une touche d’humour parce qu’il faut quand même rigoler dans la vie ».

La photographe vient de terminer sa formation, et ses cahiers débordent de projets. « J’ai quelques commandes en cours, déclare Charlotte, qui a aussi « un projet d’exposition avec une petite galerie parisienne ». Vigilante sur la manière de mener sa carrière, elle prend garde à ne pas s’enfermer dans un genre. « J’aimerais expérimenter d’autres types de photographies. Même si j’adore la mode et que j’essaie d’en faire quelque chose d’artistique et de réfléchi, je ne veux pas borner mon esprit à cela », conclut la nouvelle diplômée.

© Charlotte Abramov© Charlotte Abramov
© Charlotte Abramov© Charlotte Abramov

© Charlotte Abramov

© Charlotte Abramow

Explorez
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
© Isabelle Vaillant
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
Jusqu’au 19 mai 2024, la photographe Isabelle Vaillant investit L’Enfant Sauvage, à Bruxelles, en proposant une exposition rétrospective....
26 avril 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Elie Monferier : le filon au bout de l’échec
© Elie Monferier
Elie Monferier : le filon au bout de l’échec
Imaginé durant une résidence de territoire au cœur du Couserans, en Ariège, Journal des mines, autoédité par Elie Monferier, s’impose...
25 avril 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Fièvre : les remous intimes de Lorenzo Castore
© Lorenzo Castore
Fièvre : les remous intimes de Lorenzo Castore
Jusqu’au 11 mai, la galerie parisienne S. accueille le photographe Lorenzo Castore, l’un des pionniers de la nouvelle photographie...
22 avril 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Les coups de cœur #489 : Julie Legrand et Kathleen Missud
© Julie Legrand
Les coups de cœur #489 : Julie Legrand et Kathleen Missud
Nos coups de cœur de la semaine, Julie Legrand et Kathleen Missud, ont toutes deux, au cours de leur parcours dans le 8e art, fait le...
22 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Le passé artificiel de Stefanie Moshammer
© Stefanie Moshammer
Le passé artificiel de Stefanie Moshammer
Les images de Stefanie Moshammer s’inspirent d’expériences personnelles et de phénomènes sociaux, à la recherche d’un équilibre entre...
27 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Instax mini 99 : les couleurs instantanées d’Aliocha Boi et Christopher Barraja 
© Christopher Barraja
Instax mini 99 : les couleurs instantanées d’Aliocha Boi et Christopher Barraja 
La photographie analogique ne cesse de séduire un large public. Pour Fujifilm, Aliocha Boi et Christopher Barraja s’emparent de l’Instax...
26 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
© Isabelle Vaillant
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
Jusqu’au 19 mai 2024, la photographe Isabelle Vaillant investit L’Enfant Sauvage, à Bruxelles, en proposant une exposition rétrospective....
26 avril 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Hailun Ma, pour l'amour du Xinjiang
© Hailun Ma, Kashi Youth (2023) / Courtesy of the artist, Gaotai Gallery and PHOTOFAIRS Shanghai (25-28 avril, Shanghai Exhibition Centre)
Hailun Ma, pour l’amour du Xinjiang
Que savons-nous de la vie des jeunes de la province du Xinjiang, en Chine ? Probablement pas grand-chose. C’est justement dans une...
26 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill