À l’occasion de son dixième anniversaire, Fisheye sélectionne les couvertures qui ont marqué son histoire. 59 parutions plus tard, notre magazine a partagé des milliers d’images et permis de belles découvertes. Pour poursuivre cette rétrospective, redécouvrons le numéro 21 et sa couverture signée Delphine Diallo.
En 2023, Fisheye fête sa première décennie d’existence. Dix années de photographie contemporaine, de décryptages, de découvertes de jeunes talents, de rencontres et d’expériences. Avec un brin de nostalgie et beaucoup d’euphorie, Fisheye revient pour ses lecteurices, qu’iels soient ancien·nes ou nouveau·elles, sur les couvertures marquantes de ces 59 publications. Après le cliché emblématique de Théo Gosselin sur la première couverture et les illustrations d’Anthony Pastor sur la dixième publication consacré à la bande dessinée, la rétrospective se poursuit avec le numéro 21, paru en novembre 2016, contenant un dossier spécial dédié à la photographie africaine. La couverture présente un portrait en noir et blanc envoûtant sur un fond bleu mentholé réalisé par la Franco-Sénégalaise Delphine Diallo.
« Cela faisait un moment que nous tournions autour de la photographie africaine sans vraiment arriver à trouver le bon angle. Évidemment, depuis la création de Fisheye, nous avons réalisé de nombreux articles sur le sujet, mais cela nous semblait mériter bien plus », déclarait Benoît Baume, fondateur de Fisheye Magazine, dans l’édito de cette publication. Pour l’élaboration de ce dossier intitulé L’Afrique révélée par elle-même, Éric Karsenty, rédacteur en chef, a recueilli le portrait de dix artistes qui, selon ses mots, « donnent à voir d’autres images d’un continent en transformation permanente ». Parmi elleux, Delphine Diallo, figure emblématique de la photographie africaine, présente un portrait d’une femme recouverte de coup de pinceaux blancs issu de sa série Highness. « Je voulais créer un nouveau monde de la photographie où tous mes sujets sont liés à leur âme, et correspondre à une idée plus universelle de la beauté. Non celle imposée par les médias », expliquait-elle.
Que devient Delphine Diallo ?
Installée à New York, Delphine Diallo ne cesse d’expérimenter et d’interroger son rapport au médium pour dénoncer et mettre en exergue des sujets qui lui tiennent à cœur. « J’adopte un nouveau point de vue concernant la mythologie traditionnelle et les symboles spirituels que j’utilise pour donner du pouvoir aux femmes : l’énergie féminine est synonyme de collaboration, d’unité et d’intégration. Mon objectif est d’éveiller l’esprit féminin, qui est souvent endormi, et parfois réprimé, au sein de chacun – homme ou femme », nous confiait-elle pendant le confinement. Ces dernières années, Fisheye a assisté de près à sa croissance en lui consacrant diverses expositions à la Fisheye Gallery d’Arles et de Paris ainsi que dans plusieurs foires à la photographie. Son dernier ouvrage, Divine, par les éditions Hat&Beard Press, a donné lieu à une exposition du même nom en décembre 2021 à Paris. Sa série Golden Age était, quant à elle, à découvrir dans notre galerie arlésienne à l’été 2022.
Aujourd’hui, Delphine Diallo poursuit son processus créatif et spirituel en entremêlant des portraits de femmes et d’elle-même à des éléments remplis de signification culturelle comme des masques africains ou encore des représentations de serpents. La technique du collage lui permet alors de renouveler ses thématiques de prédilection. Une artiste accomplie qui fait indéniablement partie de l’écosystème Fisheye.
© Delphine Diallo