Les portraits tissés de David Samuel Stern

09 septembre 2015   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les portraits tissés de David Samuel Stern

Le photographe David Samuel Stern tissent des portraits de danseurs pour créer des images tangibles.

Depuis 2011, David Samuel Stern, photographe de 33 ans basé à Brooklyn, réalise des portraits tissés à la main (Woven Portraits). À la manière de kaléidoscopes, ils interrogent sur la notion d’identité. Sa nouvelle série regroupe des portraits de danseurs qui font partie de la troupe de Sean Curran et sera exposée en octobre 2015, lors des représentations de leur spectacle Dream’d in a Dream. Pour Fisheye, David Samuel Stern dévoile les dessous de son travail d’artisan de la photographie.

Fisheye : Quel message as-tu voulu faire passer avec cette série ?

Samuel David Stern : Il n’y a pas de message, chacun interprète ces portraits comme il le souhaite. Sur ces photos, le visage du modèle est évincé, dissimulé par un autre cliché de la même personne. J’espère que ça permet aux spectateurs de prendre conscience de ce que les portraits signifient, et de ce que le fait d’être un modèle implique. C’est intéressant de repousser les limites de la photographie.

Image extraite de la série "Woven portraits" / © David Samuel Stern

Comment fais-tu pour réaliser ces portraits tissés ?

Je photographie un modèle dans un studio à Brooklyn. Je fais à peu près 150 photos du même sujet et je fais ensuite des essais sur Photoshop pour voir quelles images s’accorderaient bien. Une fois que j’ai choisi deux portraits du même modèle, je fais des ajustements et je les imprime sur du papier vélin translucide. Ensuite, je coupe chaque feuille et je tisse les deux portraits ensemble, à la main.

Quel est le plus beau compliment que tu as reçu à propos de tes photos ?

L’un des tout premiers portraits tissés que j’ai fait était celui du musicien Bill Frisell (guitariste de jazz, ndlr) en 2011. Quand je lui ai montré le résultat, il l’a regardé et il a dit : “c’est exactement ce que je ressens.

Image extraite de la série "Woven portraits" / © David Samuel Stern

Quand as-tu su que tu voulais devenir photographe ?

L’été de mes 16 ans j’ai suivi des cours de photo à une université près de là où j’ai grandi. J’ai toujours aimé dessiner et prendre des photos mais pendant ce cours j’ai compris le sens réel de cet art.

Quels photographes t’inspirent ?

J’évite d’employer le mot “inspiration” parce que ça reviendrait à dire que j’ai eu une illumination quand j’ai découvert le travail d’un artiste. Alors que pour moi, le processus est bien plus lent. Quand je vois un travail qui me plait, je “prends des notes” dans ma tête. Je suis fan de plusieurs artistes comme Tara Donovan, Tom Friendman, Abelardo Morell et même de peintre classiques du 19ème siècle comme James McNeill Whistler et John Singer Sergeant.

Peux-tu nous parler de tes prochains projets ?

Je continue sur des portraits mais avec un niveau d’abstraction plus élevé et légèrement différent des portraits tissés. À l’automne dernier, je suis tombé amoureux des photos sur papier transparent, j’ai bien envie d’utiliser ce matériel pour un projet.

Propos recueillis par Hélène Rocco

En (sa)voir plus

→ L’intégralité de la série

→ Son compte Twitter

 

Fisheye Magazine | Les portraits tissés de David Samuel Stern
Image extraite de la série “Woven portraits” / © David Samuel Stern
Fisheye Magazine | Les portraits tissés de David Samuel Stern
Image extraite de la série “Woven portraits” / © David Samuel Stern
Fisheye Magazine | Les portraits tissés de David Samuel Stern
Image extraite de la série “Woven portraits” / © David Samuel Stern
Fisheye Magazine | Les portraits tissés de David Samuel Stern
Image extraite de la série “Woven portraits” / © David Samuel Stern
Fisheye Magazine | Les portraits tissés de David Samuel Stern
Image extraite de la série “Woven portraits” / © David Samuel Stern
Fisheye Magazine | Les portraits tissés de David Samuel Stern
Image extraite de la série “Woven portraits” / © David Samuel Stern

© David Samuel Stern

 

Explorez
Mode et séduction : Austn Fischer allie art et Tinder
© Austn Fischer
Mode et séduction : Austn Fischer allie art et Tinder
Installé à Londres, Austn Fischer puise dans les ressorts de la communauté LGBTQIA+ pour interroger les notions traditionnelles de genre....
21 novembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Eleana Konstantellos : faire vrai pour voir le faux
Chupacabras © Eleana Konstantellos
Eleana Konstantellos : faire vrai pour voir le faux
Eleana Konstantellos développe, depuis 2019, de nombreux projets photographiques mêlant mise en scène et recherche...
19 novembre 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
La sélection Instagram #481 : par ici la monnaie
© Suzy Holak / Instagram
La sélection Instagram #481 : par ici la monnaie
Est-ce un vice de vouloir posséder de l’argent et des biens ? Bijoux ou billets de banque, tout élément tape-à-l’œil attire le regard des...
19 novembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 11.11.24 au 17.11.24 : la politique dans le viseur
L’ancien président Donald Trump avec ses fils, des membres du parti et des supporter·ices lors de la convention nationale républicaine à Milwaukee, dans le Wisconsin, le 15 juillet 2024 © Joseph Rushmore.
Les images de la semaine du 11.11.24 au 17.11.24 : la politique dans le viseur
C’est l’heure du récap ! La politique et les questions sociétales sont au cœur de cette nouvelle semaine de novembre.
17 novembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 18.11.24 au 24.11.24 : un cycle d’existence
© Eimear Lynch
Les images de la semaine du 18.11.24 au 24.11.24 : un cycle d’existence
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye esquissent les contours d’un cycle d’existence pétri de souvenirs et...
24 novembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Chaumont-Photo-sur-Loire, une 7ᵉ édition où la  poésie tutoie l'engagement écologique
Décolorisation, 2024 © Letizia Le Fur, courtesy Galerie Julie Caredda – Paris
Chaumont-Photo-sur-Loire, une 7ᵉ édition où la poésie tutoie l’engagement écologique
Sur les bords de Loire, dans l’idyllique domaine du château de Chaumont-sur-Loire, se sont installées cinq expositions qui célèbrent la...
23 novembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Marie Le Gall : photographier un Maroc intime
© Marie Le Gall
Marie Le Gall : photographier un Maroc intime
Absente depuis vingt ans, lorsque Marie Le Gall retourne enfin au Maroc, elle découvre un territoire aussi étranger que familier....
22 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Aleksandra Żalińska rend un tendre hommage à sa grand-mère
© Aleksandra Żalińska
Aleksandra Żalińska rend un tendre hommage à sa grand-mère
À travers But please be careful out there, Aleksandra Żalińska photographie sa grand-mère, avec qui elle entretient une grande...
22 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas