La photo d’ouverture de ce travail est hypnotique. En premier plan, un jeune arbre entouré d’herbe fraîche. Dans le fond, un monastère à l’architecture gothique, un brin austère, presque effacé par la brume. Dans cette image réside une force qui détermine l’ensemble de ce magnifique travail réalisé par le jeune Ashley J. Bourne.
Benedict’s House est le premier projet d’envergure entrepris par le photographe qui utilise la photo pour explorer la société et ses diversités. Avec cette série, c’est à la religion qu’il se consacre, un sujet qui selon lui n’est traité que sous l’aune des scandales relayés par l’actualité. Il cite entre autres le film oscarisé Spotlight de Tom McCarthy. « Ce projet est issu d’un intérêt et d’une curiosité personnels. Ce qui m’a inspiré, c’est cette vision très négative de la religion dans les médias d’aujourd’hui. » Benedict’s House n’est pas un sujet sur l’Église, mais bien sur le rapport à l’homme et à la divinité, au sein d’un ordre monastique. Ainsi Ashley est allé à la rencontre des moines de deux abbayes bénédictines en Angleterre : Downside Abbey et Buckfast Abbey.
« C’est une curiosité très enfantine qui a inspiré ce travail en premier lieu. J’étais encore à l’université quand je l’ai entamé et, je consommais vraiment beaucoup d’images pour ma culture personnelle. » Kitchen Stories From The Balkans d’Eugenia Maximova ou Scrublands d’Antoine Bruy sont des séries qui l’ont beaucoup marqué, notamment dans leur approche. Ainsi Ashley s’est immergé pleinement dans son sujet, en partagé le quotidien des moines :
« Ma priorité pour ce travail, ça a été de toujours faire preuve de respect. Les deux communautés ont été très accueillantes mais je n’ai pas voulu prendre des photos dés mon arrivée. J’ai pris le temps de m’intégrer, de m’immerger dans cet environnement avant de ramener mon appareil. Je me joignais à eux pour la prière, les repas et je m’entretenais avec eux pour connaître leur vie, leurs hobbies… »
Les images qu’il rapporte de ces séjours auprès de l’ordre bénédictin sont remarquables. Au moyen d’un film bas en ISO, le photographe est parvenu à retranscrire avec beaucoup de finesse l’atmosphère qui enrobe la vie monastique. La lumière est ici primordiale car symbolique; les volutes d’encens ou de brume aussi. Le divin transparaît dans des détails du quotidien, qu’Ashley a su révéler dans leur magnifique simplicité. Ces photographies, soigneusement cadrées et prises sur pied, sont de superbes tableaux.
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