“Brut et tendre”, ce sont les mots du photographe Jesús Micó pour qualifier le travail de Carlos Ruano Hervás. Diplômé de photo et de graphisme aux Beaux-Arts de Madrid, l’artiste espagnol livre un travail très poétique sur le village de Maragatería, dans la province de Leon en Espagne. “En 2010, ma mère a déménagé en urgence. Ni elle ni moi ne connaissions le lieu où elle allait vivre.”
L’un des enseignements d’un de ses professeurs lui alors revient en tête : il faut photographier le silence pour mieux le montrer aux autres. Le projet Malacontia a été très inspiré de cette leçon. Marqué par l’univers du romancier Gabriel Garcia Marquez, Carlos a aussi souhaité explorer l’esthétique du “documentaire fantastique”.
Depuis que sa mère vit à Maragatería, le photographe passe une grande partie de son temps dans ce village suspendu au silence. “Pour Malacontia, j’ai capturé tout ce que je croisais au cours de mes longues balades avec ma mère. Même si les photos ont été prises dans des lieux en particulier, cette série pourrait avoir été réalisée n’importe où dans le monde.” Et si le projet a commencé comme un jeu, pour essayer de comprendre ce qui avait attiré sa mère dans cette région inconnue, il signifie aujourd’hui beaucoup pour son auteur : “Il s’agit d’une cartographie émotionnelle qui témoigne de l’imperfection de ces lieux.”
Parmi les photos, on trouve un portrait de sa mère, nue qui touche particulièrement Carlos puisqu’elle est à l’origine de cette série. Aujourd’hui, le photographe travaille à un nouveau projet, intitulé Unfinished Places, sur les constructions chimériques, jamais achevées à la frontière entre l’architecture et la sculpture.
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→ L’intégralité de la série est à retrouver ici
→ Son site web