

Dans un espace bleuté, des personnages étranges, captivants évoluent, leur silhouette brouillée, leur regard perdu dans d’inaccessibles pensées. Autour d’eux, les décors se font atemporels, distordus, comme un vague souvenir qu’on peine à convoquer. D’où viennent ces fragments ? D’un passé lointain ou d’un rêve aux accents lucides ? « Fantasmagorique », c’est ainsi que Marie Meister définit son univers. Originaire d’Alsace, la photographe de 27 ans vogue de Paris à Nice en passant par la Turquie pour enrichir son œuvre, laissant son inspiration parler. « J’ai une approche très primaire. Je réponds à un besoin, à un appel. C’est une méthode cathartique, pas au sens premier de Freud, mais ça évacue mes pulsions », précise-t-elle. Fascinée par les créations de David Lynch et par son goût prononcé pour l’onirisme, l’artiste navigue aisément entre le rêve et la réalité et nous offre des écrins poétiques où se croisent ses thématiques de prédilection « l’absurde, le mystique, l’étrange, le surnaturel, le souvenir, la mélancolie… », énumère-t-elle. Au numérique comme à l’argentique, Marie Meister déploie un conte fantastique et labyrinthique au sein duquel on prend plaisir à plonger. Et, perdu·e au cœur de ce territoire flottant, les protagonistes – figures énigmatiques – deviennent des guides nous invitant à les suivre à nos risques et périls…












