« Je cherche, à travers mes clichés, à mettre en avant ce qui se dégage d’une personne. Sublimer l’humain, et l’atmosphère qui l’entoure », racontait Lucie Hodiesne Darras à l’occasion de la sortie du Fisheye Photo Review en 2020. Diplômée des Gobelins, l’école de l’image, l’autrice française développe une approche profondément humaniste à travers son travail. Amorcée en 2018, sa série Lilou retrace le quotidien de son grand frère autiste, Antoine. Une œuvre engagée, honnête et pleine de sensibilité. Convaincue de la force du médium photographique, Lucie Hodiesne Darras véhicule des messages intimes qui bouleversent les préjugés. « Cela me permet d’apporter une autre perspective sur les sujets. On n’a pas l’habitude de voir l’autisme de cette manière. Un regard intime et artistique peut changer les esprits », précise-t-elle. Mais connaissez-vous réellement cette jeune photographe ? Découvrez les réponses de son portrait chinois !
Si tu étais…
Une de tes images ?
Ce portrait de Lilou. Il dévoile avec justesse la délicatesse d’un instant et l’intensité d’une émotion.
Un genre photographique ?
L’intime, dans le sens où j’aime exprimer une certaine proximité avec mes sujets. Le fait de les dévoiler de cette manière me donne l’impression que le public s’ancre davantage dans l’histoire que je souhaite raconter.
Un shooting rêvé ?
Une carte blanche pour le prochain album de Muse. Partir sur un délire visuel comme sur le clip « Knights of Cydonia » ou celui de « Panic Station » !
Un artiste ?
Steven Spielberg ! J’ai grandi avec ses films et je me suis émerveillée devant Indiana Jones ou Jurassic Park ! À cause, ou grâce à lui, avant de vouloir être photographe, je voulais devenir paléontologue ou archéologue. Il a littéralement bercé mon enfance. On avait même des tee shirts E.T. !
Quelqu’un avec qui réaliser un projet en duo ?
Diane Arbus, pour le regard qu’elle apporte sur des personnes que l’on a tendance à ne pas forcément voir. Je crois qu’inconsciemment, elle m’a énormément inspirée sur certains de mes sujets.
Un animal ?
Un chat ! Pour sa capacité à retomber sur ses pattes, son indépendance et aussi son affection et sa loyauté. Et comme le chat, on m’attire par la nourriture !
Un morceau de musique ?
« Right back where we started from » de Maxine Nightingale. Je mets souvent cette musique le matin quand je souhaite avoir un bon mood pour la journée, elle a du mojo !
Un vêtement ?
Je serais certainement une veste militaire brodée. En ce moment, la mienne ne quitte jamais mes épaules.
Un compte Instagram ?
Celui du photographe et skateur Ernest-August Tischenko. J’aime l’aspect très frontal de ses photos argentiques et la façon dont il dépeint une jeunesse qui essaie de trouver sa place dans notre monde actuel. Il a saisi également différents portraits des forces de l’ordre dans des manifestations que je trouve saisissants !
Une anecdote ?
Quand j’étais petite, je n’avais pas réellement saisi le sens d’appareil photo « jetable ». J’avais 8 ans, en classe de neige, et avant de partir, j’ai littéralement jeté mon appareil photo à la poubelle. Sans retirer la pellicule, en me disant que le labo allait sûrement recevoir à distance mes photos, un peu comme un sms. Je n’ai jamais vu les photos !
Un paysage ?
Un beau ciel étoilé. Les étoiles et la lune me fascinent. Je pourrais passer des heures à contempler l’univers, et laisser mon esprit divaguer.
Un pays ?
La Finlande. Déjà parce que leur langue ressemble à celle des elfes dans le Seigneur des anneaux, mais avant tout parce que c’est le premier grand voyage que j’ai fait et ça m’a profondément marquée – les aurores boréales, les paysages blancs, et le village du père Noël qui m’y a fait croire une année de plus… Ils embauchent même des personnes de petite taille pour travailler comme lutins du Père Noël là bas !
Autoportrait © Lucie Hodiesne Darras