Elles sont sept: Virginie Plauchut, Sandra Fastré, Sophie Knittel, Bérangère Fromont, Anne De Gelas, Cécile Chagnaud, Charlotte Zobel, photographes et Charlotte Guy, éditrice. Ensemble, elles forment le collectif N°12. Le leitmotiv qui les a réunit ? Montrer la pluralité des approches féminines de la photographie émergente.
Porté par Virginie Plauchut, l’origine du projet remonte à l’été 2014. Il aura donc fallu un an pour que la réflexion aboutisse: “J’avais envie de réunir des femmes photographes pour une exposition à Arles. De mélanger des univers et des expériences complètement différents.” Virginie imagine une collaboration solidaire, sans compétition entre les artistes. L’objectif: se serrer les coudes “parce qu’il est difficile d’exposer aujourd’hui”.
“Ce collectif apporte une force”
Sandra ajoute: “Exposer exige un budget qui peut vite s’avérer conséquent et le champ de visibilité des jeunes photographes est limité. Il y a beaucoup de monde pour peu d’élus.”
Et pour cause, ce sera la première exposition de Bérangère. La seconde, pour Cécile. “La photo nous rassemble, explique Virginie, malgré nos univers et nos expériences différentes.” La diversité des parcours, c’est ce qui fait la force de ce projet.
D’ailleurs Sophie, pour qui ce n’est pas la première exposition collective, nous confie: “Je dois avouer me sentir en sécurité dans ce cocon de bienveillance. Il apporte une force non négligeable. Il n’est pas que la somme des parties, il est exponentiel.”
“Ce n’est pas du tout un acte militant”
Pourquoi fallait-il que ce soit un collectif exclusivement féminin ? Virginie s’explique avec prudence: “Ce n’est pas du tout un acte militant, mais j’avais envie de donner plus de visibilité aux femmes.” Avant d’ajouter: “Depuis deux ans, Arles est pointé du doigt parce que la sélection officielle compte seulement 5% de femmes”. Toutes ne partagent pas l’opinion de Virginie. Mais si la composition exclusivement féminine du collectif n’est pas forcément anodine, Charlotte Guy, des éditions Charlotte Sometimes, partenaire du projet, souligne:
“Cette exposition est une réunion. Le nombre est plus fort et la photographie semble être une pratique assez solitaire. Il y avait un certain challenge dans cette création et une revendication.”
“Un équilibre”
Charlotte n’est pas photographe, mais collabore étroitement avec le collectif, puisque c’est elle qui édite le catalogue qui doit “rendre compte du travail de chacune. Il fallait trouver un équilibre…”
Il semble que le pari soit tenu. Rendez-vous à Arles, au 12 rue Frédéric Mistral pour découvrir le résultat !